Jean 5, 22
Car le Père ne juge personne : il a donné au Fils tout pouvoir pour juger,
Car le Père ne juge personne : il a donné au Fils tout pouvoir pour juger,
Seconde œuvre supérieure du Fils : le jugement. - Une nouvelle connexion de pensées nous est annoncée
par car : Au pouvoir de ressusciter correspond en effet celui de juger, que nous prendrons par conséquent au
moral et au figuré dans cette même série de versets (22-27). - Le Père ne juge personne... C'est-à-dire le Père
seul, à l'exclusion du Fils. L'expression grecque κρίνειν réunit trois notions : juger, séparer, condamner. Ici,
c'est la dernière qui prévaut, par opposition à vivifier. Cf. 3,17 et 18. - Mais il a remis tout (en avant d'une
manière emphatique) jugement au Fils. C'est le Fils qui est chargé de juger les hommes au nom du Père et en
son propre nom. Donc, à ce point de vue encore ils ont communauté et identité d'opérations. S. Jean se sert
fréquemment du verbe « donner » pour désigner les prérogatives du Fils de Dieu. Cf. v. 36 ; 3, 35 ; 6, 37, 39 ;
10, 29 ; 17, 2, 4, 22, etc. - Jésus avait affirmé plus haut, 3, 17, que « Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le
monde pour juger le monde mais pour le sauver » ; se contredirait-il actuellement ? Non certes, car il parlait
seulement alors du but direct et immédiat de son Incarnation, lequel consiste dans le salut des hommes, mais
qui n'exclut pas le droit et le pouvoir de condamner ceux qui rejetteront le salut.
Le Christ est Seigneur de la vie éternelle. Le plein droit de juger définitivement les œuvres et les cœurs des hommes appartient à Lui en tant que Rédempteur du monde. Il a " acquis " ce droit par sa Croix. Aussi le Père a-t-il remis " le jugement tout entier au Fils " (Jn 5, 22 ; cf. Jn 5, 27 ; Mt 25, 31 ; Ac 10, 42 ; 17, 31 ; 2 Tm 4, 1). Or, le Fils n’est pas venu pour juger, mais pour sauver ( cf. Jn 3, 17) et pour donner la vie qui est en lui (cf. Jn 5, 26). C’est par le refus de la grâce en cette vie que chacun se juge déjà lui-même (cf. Jn 3, 18 ; 12, 48), reçoit selon ses œuvres (cf. 1 Co 3, 12-15) et peut même se damner pour l’éternité en refusant l’Esprit d’amour (cf. Mt 12, 32 ; He 6, 4-6 ; 10, 26-31).