Jean 5, 27
et il lui a donné pouvoir d’exercer le jugement, parce qu’il est le Fils de l’homme.
et il lui a donné pouvoir d’exercer le jugement, parce qu’il est le Fils de l’homme.
Le pouvoir d'exercer un jugement. Pouvoir corrélatif à celui de vivifier, comme nous l'avons
vu plus haut, v. 22 : un juge a pour rôle de discerner les bons qui méritent la vie et les méchants qui méritent
la mort. Remarquons toutefois qu'après avoir assez longuement insisté sur son action vivificatrice (vv. 24-
26), Jésus ne mentionne que d'une manière rapide ses droits judiciaires. - Parce qu'il est le Fils de l'homme.
« Fils de l'homme », par opposition à « Fils de Dieu » (v. 25) ; c'est ici un synonyme de Messie. Cf. 1, 51 ; 3,
13, 14 ; 6, 27, 53, 62 ; 14, 14 ; Apoc. 1, 13. Voyez l'explication de ce nom dans l’Évangile selon S. Matth., p.
161 et suiv. L'article étant omis dans le texte grec, plusieurs commentateurs regardent ce titre comme le
simple équivalent de « homo », membre de la famille humaine. Quoi qu'il en soit de ce détail, il est frappant
de voir que celui qui se nommait le Fils de Dieu quand il parlait de résurrection, s'appelle simplement Fils de
l'homme lorsqu'il est question de jugement. Le juge, en effet, comme le médiateur, comme le prêtre (Cf.
Hebr. 5, 1-3), semble devoir mieux remplir ses fonctions délicates quand il participe à la nature de ceux qu'il
conduit à sa barre. Un Homme-Dieu qui a souffert, qui a été tenté comme nous, qui connaît par expérience
nos infirmités, sera donc excellemment pour nous un juge juste.
« Parce que…, étant le Fils de Dieu, le Verbe éternel, il a voulu se faire fils de l’homme, s’incarner, pour être le Sauveur du monde. Le jugement est comme le dernier mot de l’incarnation ; car ce sera par le jugement que s’opérera la séparation définitive entre la partie sainte de l’humanité, unie à Jésus-Christ, comme le corps à son chef, et la partie mauvaise, gâtée par le péché, qui ne sera pas arrivée à la sainteté et au salut. Il convient donc que ce soit le Verbe incarné, l’Homme-Dieu, le Libérateur, qui soit chargé de porter la sentence finale. » (CRAMPON)
Le Christ est Seigneur de la vie éternelle. Le plein droit de juger définitivement les œuvres et les cœurs des hommes appartient à Lui en tant que Rédempteur du monde. Il a " acquis " ce droit par sa Croix. Aussi le Père a-t-il remis " le jugement tout entier au Fils " (Jn 5, 22 ; cf. Jn 5, 27 ; Mt 25, 31 ; Ac 10, 42 ; 17, 31 ; 2 Tm 4, 1). Or, le Fils n’est pas venu pour juger, mais pour sauver ( cf. Jn 3, 17) et pour donner la vie qui est en lui (cf. Jn 5, 26). C’est par le refus de la grâce en cette vie que chacun se juge déjà lui-même (cf. Jn 3, 18 ; 12, 48), reçoit selon ses œuvres (cf. 1 Co 3, 12-15) et peut même se damner pour l’éternité en refusant l’Esprit d’amour (cf. Mt 12, 32 ; He 6, 4-6 ; 10, 26-31).