Jean 5, 31

Si c’est moi qui me rends témoignage, mon témoignage n’est pas vrai ;

Si c’est moi qui me rends témoignage, mon témoignage n’est pas vrai ;
Louis-Claude Fillion
Deuxième partie du discours, vv. 31-47. De sa dignité sublime, Jésus passe très naturellement aux témoignages qui en démontrent la réalité, vv. 31-40 ; après avoir exposé à ses adversaires ce qu'il est relativement à Dieu, il leur dit ce qu'ils sont, eux, par rapport à lui, vv. 41-47. Donc deux subdivisions : 1° les témoignages, 2° les Juifs demeurent incrédules malgré ces témoignages. - Première subdivision : vv. 31-40. C'est Dieu lui-même qui témoigne en faveur de Jésus, v. 32, et ce divin témoignage s'est manifesté de trois manières : par la voix de Jean-Baptiste, vv. 33-35 ; par les œuvres de Jésus, vv. 36-38 ; par les écrits de l'Ancien Testament, vv. 39-40. - Si c'est moi qui rends témoignage. Les pronoms portent l'idée principale : moi, témoignant sur mon propre compte. On le voit, N.-S. Jésus-Christ prévient une objection, celle-là même que les Juifs ne tarderont pas à lui opposer, 8, 13 : « Tu te rends témoignage à toi-même, ce n’est donc pas un vrai témoignage ». Nous voulons des preuves autres que votre témoignage personnel. Ces preuves, ils les auront. - Mon témoignage n'est pas vrai. Quelques-uns traduisent comme s'il y avait une interrogation : Dans ce cas, mon attestation ne serait-elle pas légitime et valide ? Mais il est mieux de conserver le sens affirmatif : Selon vous, dans ce cas, mon témoignage n'est pas véridique. C'est en effet un principe très universellement admis par les hommes, que l'on ne saurait être tout à la fois juge et témoin dans sa propre cause, notre nature faible et perverse nous portant trop aisément à nous favoriser nous-mêmes. Le Talmud a plus d'un axiome sur ce poin : « Ceux qui portent témoignage d'eux-mêmes ne sont pas crus », Chetuboth, f. 23, 2 Cf. Halicoth Olam, c. 1. Le Sauveur consent, pour le moment, à se laisser appliquer ce principe (voyez 8, 14, où il le rejettera en se plaçant à un autre point de vue) : concession qui ne fera que mieux ressortir la vigueur de l'argumentation subséquente.