Jean 5, 32

c’est un autre qui me rend témoignage, et je sais que le témoignage qu’il me rend est vrai.

c’est un autre qui me rend témoignage, et je sais que le témoignage qu’il me rend est vrai.
Louis-Claude Fillion
Proposition générale, qui sera ensuite développée de trois manières. - C'est un autre. Dans cet « autre » (par opposition au témoignage personnel de Jésus), plusieurs commentateurs anciens et récents ont vu S. Jean-Baptiste, qui est mentionné aux versets suivants : c'est le sentiment de S. Jean Chrysost., de Théophylacte, d'Euthymius, de Grotius, d'Erasme, d'Ewald, etc. Mais nous croyons, à la suite du plus grand nombre des interprètes, et notamment de S. Cyrille, de S. Augustin, du Vén. Bède, de Patrizi, etc., que le contexte demande l'application du mot « autre » à Dieu le Père. Cf. 8,18. - Qui me rend témoignage, ὁ μαρτυρῶν ( l'article désigne un témoin bien déterminé). Le verbe est au présent : ce qui ne saurait convenir au Précurseur dont le rôle était désormais achevé. Comparez le v. 33, où sa prédication est citée comme un fait accompli, et le v. 35, où Jésus parle de lui de façon à faire entendre qu'il avait quitté la scène évangélique. - Et je sais (deux anciens manuscrits, א et D, ont οίδατε, vous savez ; fausse correction de copiste)... Cette expression est solennelle. Je le sais avec certitude, moi qui ai la même nature et la même volonté que Dieu. Il s'agit ici d'une intuition supérieure ; plus loin, v. 42, le verbe ἔγνωϰα désignera une connaissance expérimentale. - Le témoignage qu'il me rend (ἡ µαρτυρία ἥν µαρτυρεῖ, répétition emphatique). Dieu ne peut rendre en effet qu'un témoignage absolument véridique. - Me, Moi. Ces mots reviennent trois fois de suite dans les versets 31 et 32. Comme tout est expressif dans ce divin langage !
Pape Saint Jean-Paul II
Le Concile Vatican I enseigne donc que la vérité atteinte par la voie de la réflexion philosophique et la vérité de la Révélation ne se confondent pas, et que l'une ne rend pas l'autre superflue: « Il existe deux ordres de connaissance, distincts non seulement par leur principe mais aussi par leur objet. Par leur principe, puisque dans l'un c'est par la raison naturelle et dans l'autre par la foi divine que nous connaissons. Par leur objet, parce que, outre les vérités que la raison naturelle peut atteindre, nous sont proposés à croire les mystères cachés en Dieu, qui ne peuvent être connus s'ils ne sont divinement révélés ». La foi, qui est fondée sur le témoignage de Dieu et bénéficie de l'aide surnaturelle de la grâce, est effectivement d'un ordre différent de celui de la connaissance philosophique. Celle-ci, en effet, s'appuie sur la perception des sens, sur l'expérience, et elle se développe à la lumière de la seule intelligence. La philosophie et les sciences évoluent dans l'ordre de la raison naturelle, tandis que la foi, éclairée et guidée par l'Esprit, reconnaît dans le message du salut la « plénitude de grâce et de vérité » (cf. Jn 1, 14) que Dieu a voulu révéler dans l'histoire et de manière définitive par son Fils Jésus Christ (cf. 1 Jn 5, 9; Jn 5, 31-32).