Jean 5, 36
Mais j’ai pour moi un témoignage plus grand que celui de Jean : ce sont les œuvres que le Père m’a donné d’accomplir ; les œuvres mêmes que je fais témoignent que le Père m’a envoyé.
Mais j’ai pour moi un témoignage plus grand que celui de Jean : ce sont les œuvres que le Père m’a donné d’accomplir ; les œuvres mêmes que je fais témoignent que le Père m’a envoyé.
Témoignages que rendent à Jésus ses propres œuvres, vv.
36-38. Ce nouveau témoignage est encore plus fort que celui du Précurseur, car il est plus manifeste, plus à la
portée de tous. - Moi est mis en opposition avec « vous » du verset précédent. - Un témoignage plus grand
que celui de Jean. « Comparaison abrégée » des grammairiens, pour « plus grand que le témoignage de Jean
» Cf. Beelen, Grammatica græcitatis N. T., p. 253. Il y a une grande emphase dans ces paroles, après ce qui
avait été dit de S. Jean. - Car les œuvres (Jésus va prouver son affirmation) que le Père m'a données
d'accomplir... D'après quelques rationalistes, ces « œuvres » consisteraient uniquement dans la doctrine de
N.-S. Jésus-Christ ; mais le mot ἔργα les réfute à lui seul, car il désigne plus que des discours. Les œuvres
de Jésus, c'est tout l'ensemble de sa vie publique, car le mot est général ; mais ce sont plus particulièrement
ses miracles, œuvre divine entre toutes les autres, et témoignage éclatant de sa mission, selon qu'il le dit
lui-même. Cf. Matth. 11, 4-5. La circonstance « le Père m'a données... » nous ramène à nouveau aux vv. 19,
20, 30. - Les œuvres mêmes, αὐτὰ τὰ ἔργα. Jésus, et l'évangéliste à sa suite, appuie fortement sur cette
pensée, soit ici, soit ailleurs. Cf. 10, 25, 32 ; 14, 11 ; 15, 24. Et pourtant, nous ne trouvons qu'un petit
nombre de miracles explicitement racontés dans le quatrième évangile : l'existence antérieure des
synoptiques est visiblement supposée dans ces passages. - Rendent de moi le témoignage : c'est évident, car
le miracle, quand tout démontre qu'il vient du ciel, est comme la signature de Dieu attestant une mission
particulière en ceux qui les opèrent.
Après avoir, à bien des reprises et de bien des manières, parlé par les prophètes, Dieu « en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par son Fils » (He 1, 1-2). Il a envoyé en effet son Fils, le Verbe éternel qui éclaire tous les hommes, pour qu’il demeurât parmi eux et leur fît connaître les profondeurs de Dieu (cf. Jn 1, 1-18). Jésus Christ donc, le Verbe fait chair, « homme envoyé aux hommes», « prononce les paroles de Dieu » (Jn 3, 34) et achève l’œuvre de salut que le Père lui a donnée à faire (cf. Jn 5, 36 ; 17, 4). C’est donc lui – le voir, c’est voir le Père (cf. Jn 14, 9) – qui, par toute sa présence et par la manifestation qu’il fait de lui-même par ses paroles et ses œuvres, par ses signes et ses miracles, et plus particulièrement par sa mort et sa résurrection glorieuse d’entre les morts, par l’envoi enfin de l’Esprit de vérité, achève en l’accomplissant la révélation, et la confirme encore en attestant divinement que Dieu lui-même est avec nous pour nous arracher aux ténèbres du péché et de la mort et nous ressusciter pour la vie éternelle.
Les signes accomplis par Jésus témoignent que le Père l’a envoyé (cf. Jn 5, 36 ; 10, 25). Ils invitent à croire en lui (cf. Jn 10, 38). A ceux qui s’adressent à lui avec foi, il accorde ce qu’ils demandent (cf. Mc 5, 25-34 ; 10, 52 ; etc.). Alors les miracles fortifient la foi en Celui qui fait les œuvres de son Père : ils témoignent qu’il est le Fils de Dieu (cf. Jn 10, 31-38). Mais ils peuvent aussi être " occasion de chute " (Mt 11, 6). Ils ne veulent pas satisfaire la curiosité et les désirs magiques. Malgré ses miracles si évidents, Jésus est rejeté par certains (cf. Jn 11, 47-48) ; on l’accuse même d’agir par les démons (cf. Mc 3, 22).
Allant plus loin, Jésus accomplit la Loi sur la pureté des aliments, si importante dans la vie quotidienne juive, en dévoilant son sens " pédagogique " (cf. Ga 3, 24) par une interprétation divine : " Rien de ce qui pénètre du dehors dans l’homme ne peut le souiller (...) – ainsi il déclarait purs tous les aliments. Ce qui sort de l’homme, voilà ce qui souille l’homme. Car c’est du dedans, du cœur des hommes que sortent les desseins pervers " (Mc 7, 18-21). En délivrant avec autorité divine l’interprétation définitive de la Loi, Jésus s’est trouvé affronté à certains docteurs de la Loi qui ne recevaient pas son interprétation de la Loi garantie pourtant par les signes divins qui l’accompagnaient (cf. Jn 5, 36 ; 10, 25. 37-38 ; 12, 37). Ceci vaut particulièrement pour la question du sabbat : Jésus rappelle, souvent avec des arguments rabbiniques (cf. Mc 2, 25-27 ; Jn 7, 22-24), que le repos du sabbat n’est pas troublé par le service de Dieu (cf. Mt 12, 5 ; Nb 28, 9) ou du prochain (cf. Lc 13, 15-16 ; 14, 3-4) qu’accomplissent ses guérisons.
La vérité que Dieu a confiée à l'homme sur lui-même et sur sa vie s'inscrit donc dans le temps et dans l'histoire. Il est certain qu'elle a été prononcée une fois pour toutes dans le mystère de Jésus de Nazareth. La Constitution Dei Verbum le dit clairement: « Après avoir, à maintes reprises et sous bien des formes, parlé par les prophètes, Dieu, "en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par son Fils" (He 1, 1-2). Il a, en effet, envoyé son Fils, à savoir le Verbe éternel qui éclaire tous les hommes, pour qu'il habitât parmi les hommes et leur fît connaître les profondeurs de Dieu (cf. Jn 1, 1-18). Jésus Christ donc, Verbe fait chair, envoyé "comme homme vers les hommes", "prononce les paroles de Dieu" (Jn 3, 34) et achève l'œuvre de salut que le Père lui a donnée à faire (cf. Jn 5, 36; 17, 4). C'est pourquoi lui-même — qui le voit, voit aussi le Père (cf. Jn 14, 9) —, par toute sa présence et par toute la manifestation de lui-même, par ses paroles et ses œuvres, par ses signes et ses miracles, mais surtout par sa mort et sa glorieuse résurrection d'entre les morts, enfin par l'envoi de l'Esprit de vérité, achève la Révélation en l'accomplissant »