Jean 6, 1
Après cela, Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée, le lac de Tibériade.
Après cela, Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée, le lac de Tibériade.
Après cela. Cette brusque et vague transition caractérise notre évangéliste. Cf. 3, 22 ; 10, 22 ; 12, 1, etc. Ici,
elle dissimule une lacune notable, que les synoptiques nous aident à combler (voyez notre Synopsis
evangelica, p. 25-50). La durée de l’intervalle passé sous silence dépend de la nature de la « Fête des Juifs »,
5, 1. Pour nous, qui avons regardé cette expression comme synonyme de Pâque, il s’écoula presque une
année entière entre 5, 47 et 6, 1. Comp. le verset 4. Le caractère fragmentaire du quatrième évangile est ainsi
de plus en plus visible (voyez la Préface, § 5). S. Jean se borne à décrire un certain nombre de faits typiques,
admirablement appropriés à son but ; il passe les autres sous silence. - Jésus s’en alla exprime l’idée de
retraite ; et nous lisons en effet dans les autres évangiles que Jésus quittait alors la rive occidentale et si
peuplée du lac, pour se retirer avec les siens dans les solitudes du nord-est. Ce départ, disent les synoptiques,
avait une double cause : d’un côté, le bon Maître voulait accorder un peu de repos à ses apôtres qui
revenaient d’une mission fatigante (Marc. 6, 30-31 ; Luc, 9, 10 ) ; de l’autre, Hérode Antipas, qui avait
naguère décapité Jean-Baptiste, commençait à nourrir relativement à Jésus des projets dangereux (Matth. 14,
13). - Au-delà de la mer de Galilée. Sur ce lac enchanteur, qui joue un si grand rôle dans la vie de N. -S.
Jésus-Christ, voyez l’évangile selon S. Matthieu, p. 91 et s. S. Jean n’en parle que deux fois. Cf. 21, 1. S.
Matthieu et S. Marc l’appellent habituellement « mer de Galilée » ; S. Luc le nomme toujours le « lac de
Génésareth » : à la dénomination la plus ordinaire qu’il avait en Palestine, S. Jean ajoute une explication,
destinée à le mieux faire reconnaître de ses lecteurs païens : ou de Tibériade. La plupart d’entre eux, en effet,
avaient entendu parler de la cité de Tibériade, tout récemment bâtie par le tétrarque Antipas sur la rive S.-O.
du lac, et ainsi nommée en l’honneur de l’empereur Tibère. Cf. Jos. Ant. 18, 2, 3. Josèphe emploie parfois
cette même appellation de « mer de Tibériade » ; le géographe grec Pausanias, V, 7, mentionne pareillement
la λίμνη Τιϐερίς, que les Arabes désignent aussi par le nom identique de Bahr-Tubaryeh. Sur l’état actuel de
la ville, voyez les guides Joanne, Baedecker et Murray ; elle est habitée en grande partie par les Juifs, car elle
est, avec Jérusalem, Hébron et Safed , une de leurs quatre cités saintes.