Jean 6, 18

Un grand vent soufflait, et la mer était agitée.

Un grand vent soufflait, et la mer était agitée.
Louis-Claude Fillion
3° Une tempête violente s’élève tout à coup. Elle est brièvement décrite par le narrateur, mais d’une façon très expressive. - Soulevée par un grand vent. Ces mots sont fort bien commentés par la page suivante d’un voyageur contemporain. « Il faut toujours prendre les plus grandes précautions lorsqu’on navigue sur ce lac perfide, où les tourbillons, d’une rapidité excessive, succèdent tout à coup à un calme plat et soulèvent, dans l’espace de quelques minutes, des vagues monstrueuses. Les vents redoutables sont surtout ceux du nord-ouest, qui se précipitent des hauteurs de Safed, et celui du sud, le Khamsîn, qui parcourt avec une violence inouïe la grande vallée du Ghôr… Deux fois, pendant nos séjours, nous avons éprouvé les plus vives inquiétudes en nous sentant secoués sans trêve ni merci sur les vagues furieuses… La moindre fausse manœuvre pouvait nous faire chavirer en plein lac. Nous embarquions une telle quantité d’eau que deux hommes suffisaient à peine pour l’épuiser avec des seaux en fer. De gros nuages noirs remplis d’électricité s’amoncelaient à l’horizon, le vent qui descendait de la montagne soufflait en tempête ; la surface du lac, blanche d’écume, devenait livide dans les parties plus calmes. En fuyant rapidement devant les lames, nous pûmes, après plusieurs heures d’efforts pénibles, regagner sains et saufs les criques abritées de la côte occidentale ». Dr Lortet, Archives du Muséum d’histoire naturelle de Lyon, t. 3, p. 103 et s. Pour les apôtres, c’était en outre l’heure des ténèbres. S. Marc, 6, 48, fait pourtant briller un rayon lumineux dans cette affreuse situation : Jésus voyait les siens.