Jean 6, 45
Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi.
Il est écrit dans les prophètes : Ils seront tous instruits par Dieu lui-même. Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi.
Jésus va expliquer de quelle
manière on est conduit par son Père céleste : le Père attire en éclairant. « Remarquez bien la manière dont le Père nous attire : il nous instruit, et, par là, il nous délecte, mais il ne nous force pas », S. Augustin, Traité 26
sur S. Jean, 7. - Il est écrit dans les prophètes : c’est-à-dire, dans la partie de la Bible hébraïque qui portait
chez les Juifs le nom de Nebiim ou Prophètes. Voyez l’Évangile selon S. Luc, note de 24, 44. “Le Sauveur
rend un très grand honneur aux écrits de l’ancien testament toutes les fois qu’il y renvoie. Il indique ainsi la
ressemblance de sa doctrine avec la foi de l’ancien testament », Lampe, h. l. - Ils seront tous… Le texte est
emprunté à Isaïe, 54, 13, et cité assez librement. Les exégètes s’accordent à le regarder comme un oracle
messianique : il prédit pour les jours du Christ la plénitude des révélations divines, et l’admirable
enthousiasme avec lequel celles-ci seront accueillies. Il y a des passages semblables dans Jérémie, 31, 33-34,
et dans Joël, 2, 28-29. - Enseignés par Dieu. D’après l’hébreu : « les élèves de Dieu » ; dans les Septante :
« les instruits de Dieu ». C’est sur ces mots que porte l’idée principale et non sur « tous ». Recevant les
leçons de Jéhova lui-même, les hommes seront évidemment « dociles » à l’égard d’un pareil maître ; et, par
suite, comme va le dire la paraphrase suivante de Jésus, ils parviendront à croire en son Christ. - Quiconque
a entendu... (au présent selon d’autres manuscrits ). C’est la première condition de la foi : il faut prêter
l’oreille à la doctrine céleste. Mais cela seul ne suffirait pas : il faut en outre se laisser convaincre et
persuader par les enseignements du Seigneur, y adhérer du fond de l’âme. Comme l’on voit bien, dans ces
quelques lignes, les deux éléments nécessaires au salut ! Il y a la grâce du ciel qui attire, il y a aussi une
détermination libre et individuelle de l’homme pour profiter de la grâce. - Vient à moi. Les auditeurs
pouvaient tirer cette conséquence, que, n’étant pas encore venus à Jésus, ils ne s’étaient pas montrés de
dociles élèves envers Dieu.
Il ne s'agit pas seulement ici de se mettre à l'écoute d'un enseignement et d'accueillir dans l'obéissance un commandement ; plus radicalement, il s'agit d'adhérer à la personne même de Jésus, de partager sa vie et sa destinée, de participer à son obéissance libre et amoureuse à la volonté du Père. En suivant, par la réponse de la foi, celui qui est la Sagesse faite chair, le disciple de Jésus devient vraiment disciple de Dieu (cf. Jn 6, 45). En effet, Jésus est la lumière du monde, la lumière de la vie (cf. Jn 8, 12) ; il est le pasteur qui guide et nourrit les brebis (cf. Jn 10, 11-16) ; il est le chemin, la vérité et la vie (cf. Jn 14, 6) ; il est celui qui conduit au Père, de telle sorte que le voir, lui le Fils, c'est voir le Père (cf. Jn 14, 6-10). Par conséquent, imiter le Fils, « l'image du Dieu invisible » (Col 1, 15), signifie imiter le Père.