Jean 6, 5
Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? »
Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? »
Ayant donc
levé les yeux. La particule « donc » renoue le fil du récit, qui avait été brisé par le verset 4. Trait graphique.
Jésus était alors sur « la montagne » (verset 3) qui domine Bethsaïda-Julias. - Et voyant qu'une très grande
multitude… Dans le grec, comme au verset 2, il y a seulement « une grande multitude ». - Venait à lui. Le
présent grec ajoute au pittoresque : la foule rejoignait N.-S. Jésus-Christ en ce moment, après avoir parcouru
à pied l’espace qui sépare Capharnaüm de la Bethsaïda transjordanienne. Voyez notre commentaire de
l’Évangile selon S. Marc, p. 100. - Jésus dit à Philippe. S. Jean nous a conservé de nombreux fragments de
conversation, qu’on ne trouve que dans son évangile. Il donne ici un court dialogue entre Jésus et l’apôtre
Philippe, une réflexion de S. André et deux ordres consécutifs du divin Maître. Pourquoi la remarque
suivante fut-elle adressée spécialement à S. Philippe ? On a fait à cette question toutes sortes de réponses : 1°
Philippe se trouvait alors le plus rapproché de Jésus. 2° Il était chargé de l'approvisionnement pour le collège
apostolique. 3° Originaire des bords du lac, d’après 1, 44, il connaissait mieux la contrée (mais plusieurs
autres apôtres habitaient également le pays). 4° Enfin, esprit inquiet et curieux (on l’a du moins conclu de 14,
8), il aurait eu besoin entre tous d’être convaincu de son entière impuissance. Peut-être ce dernier sentiment
correspond-il pour le mieux à la réflexion communiquée plus bas par le narrateur (verset 6). - Où
achèterons-nous… Jésus regarde toute cette multitude comme des convives que la Providence lui envoie ; en
père de famille prévoyant, il songe aussitôt au moyen de les nourrir. Si les synoptiques laissent aux Douze
l’initiative de cette prévoyance, tandis que S. Jean l’attribue à Jésus, la différence est très minime. Les récits
se complètent mutuellement, et la réflexion des apôtres conserve toute valeur après celle du Maître.
En libérant certains hommes des maux terrestres de la faim (cf. Jn 6, 5-15), de l’injustice (cf. Lc 19, 8), de la maladie et de la mort (cf. Mt 11, 5), Jésus a posé des signes messianiques ; il n’est cependant pas venu pour abolir tous les maux ici-bas (cf. Lc 12, 13. 14 ; Jn 18, 36), mais pour libérer les hommes de l’esclavage le plus grave, celui du péché (cf. Jn 8, 34-36), qui les entrave dans leur vocation de fils de Dieu et cause tous leurs asservissements humains.