Jean 6, 54
Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
Celui qui mange… Sans se lasser, Jésus continue de répondre au
« comment » de ses interlocuteurs (verset 53), en renchérissant sur sa première affirmation. Il s’exprime
maintenant sous une forme positive, et il revient à la promesse gracieuse après avoir lancé une terrible
menace (verset 54). Le verbe grec correspondant à manger n’est pas ici le même qu’aux versets précédents (versets 49 à 53 du texte grec). On a fait justement observer que le temps présent est encore très significatif,
car il indique qu’il ne suffirait pas de participer une fois pour toutes au corps et au sang du Christ ; il faut
renouveler souvent ce festin sacré. Cf. verset. 57. - A la vie éternelle, et je le ressusciterai… Mêmes heureux
effets que pour la foi, verset 40, et « a fortiori », évidemment.
« “Celui, dit saint Basile, qui est régénéré, qui a la vie par le baptême, doit l’entretenir en lui par la participation aux mystères sacrés.” C’est pour cela que l’Eglise fait un devoir rigoureux de s’approcher, au moins une fois chaque année, de la table du Seigneur. Il ne suit pas, d’ailleurs, de ces paroles, que tous doivent nécessairement recevoir Notre-Seigneur sous les deux espèces du pain et du vin ; car comme il arrive souvent dans le style biblique, la conjonction et est mise ici pour ou ; en outre, on sait que Jésus-Christ est présent tout entier sous chaque espèce. La communion sous les deux espèces n’est de rigueur que pour les prêtres qui offrent le sacrifice de la Messe, où l’immolation du Sauveur et l’effusion de son sang sont représentées par la distinction des espèces sacramentelles. » (CRAMPON)
A ceux qui vont quitter cette vie, l’Église offre, en plus de l’Onction des malades, l’Eucharistie comme viatique. Reçue à ce moment de passage vers le Père, la Communion au Corps et au Sang du Christ a une signification et une importance particulières. Elle est semence de vie éternelle et puissance de résurrection, selon les paroles du Seigneur : " Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle et moi, je le ressusciterai au dernier jour " (Jn 6, 54). Sacrement du Christ mort et ressuscité, l’Eucharistie est ici sacrement du passage de la mort à la vie, de ce monde vers le Père (cf. Jn 13, 1).
" Guérissez les malades ! " (Mt 10, 8). Cette charge, l’Église l’a reçue du Seigneur et tâche de la réaliser autant par les soins qu’elle apporte aux malades que par la prière d’intercession avec laquelle elle les accompagne. Elle croit en la présence vivifiante du Christ, médecin des âmes et des corps. Cette présence est particulièrement agissante à travers les sacrements, et de manière toute spéciale par l’Eucharistie, pain qui donne la vie éternelle (cf. Jn 6, 54. 58) et dont S. Paul insinue le lien avec la santé corporelle (cf. 1 Co 11, 30).
L'acclamation que le peuple prononce après la consécration se conclut de manière heureuse en exprimant la dimension eschatologique qui marque la Célébration eucharistique (cf. 1 Co 11, 26): « ... Nous attendons ta venue dans la gloire ». L'Eucharistie est tension vers le terme, avant- goût de la plénitude de joie promise par le Christ (cf. Jn 15, 11); elle est en un sens l'anticipation du Paradis, « gage de la gloire future ». Dans l'Eucharistie, tout exprime cette attente confiante: « Nous espérons le bonheur que tu promets et l'avènement de Jésus Christ, notre Sauveur ». Celui qui se nourrit du Christ dans l'Eucharistie n'a pas besoin d'attendre l'au-delà pour recevoir la vie éternelle: il la possède déjà sur terre, comme prémices de la plénitude à venir, qui concernera l'homme dans sa totalité. Dans l'Eucharistie en effet, nous recevons également la garantie de la résurrection des corps à la fin des temps: « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle; et moi, je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6, 54). Cette garantie de la résurrection à venir vient du fait que la chair du Fils de l'homme, donnée en nourriture, est son corps dans son état glorieux de Ressuscité. Avec l'Eucharistie, on assimile pour ainsi dire le « secret » de la résurrection. C'est pourquoi saint Ignace d'Antioche définit avec justesse le Pain eucharistique comme « remède d'immortalité, antidote pour ne pas mourir ».