Jean 6, 57

De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi.

De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi.
Louis-Claude Fillion
Les effets merveilleux qui viennent d’être décrits reposent sur l’intimité qui existe entre le Père et le Fils. Ce sont les mots « vivant » et « vis » qui établissent la transition. - Comme le Père qui m’a envoyé est vivant… D’une part, le Père est « le vivant » par excellence, c’est-à-dire l’être qui possède essentiellement la vie, qui en est la source inépuisable, éternelle (Cf. verset 26) ; d’un autre côté, Jésus vit « par le Père », c’est-à-dire parce qu’il est le Fils du Père et Dieu comme lui , ce qui fait qu’il possède également la vie absolue. La conclusion est claire : celui qui me mange (c’est la condition nécessaire) vivra aussi (avec emphase : lui aussi, comme moi) par moi. (parce qu’il se sera nourri de moi, source de vie). Il est à noter que le Sauveur mentionne ici sa propre personne (me mange) et pas seulement sa chair et son sang ; car c’est son être tout entier qu’il donne au communiant. Quelle force encore dans ces paroles célestes ! et comme on en déprime le sens en les appliquant à la seule foi !
Pape Saint Jean-Paul II
L'efficacité salvifique du sacrifice se réalise en plénitude dans la communion, quand nous recevons le corps et le sang du Seigneur. Le Sacrifice eucharistique tend en soi à notre union intime, à nous fidèles, avec le Christ à travers la communion: nous le recevons lui-même, Lui qui s'est offert pour nous, nous recevons son corps, qu'il a livré pour nous sur la Croix, son sang, qu'il a « répandu pour la multitude, en rémission des péchés » (Mt 26, 28). Rappelons-nous ses paroles: « De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi » (Jn 6, 57). C'est Jésus lui-même qui nous rassure: une telle union, qu'il compare par analogie à celle de la vie trinitaire, se réalise vraiment. L'Eucharistie est un vrai banquet, dans lequel le Christ s'offre en nourriture. Quand Jésus parle pour la première fois de cette nourriture, ses auditeurs restent stupéfaits et désorientés, obligeant le Maître à souligner la vérité objective de ses paroles: « Amen, amen, je vous le dis: si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n'aurez pas la vie en vous » (Jn 6, 53). Il ne s'agit pas d'un aliment au sens métaphorique: « Ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson » (Jn 6, 55).

L'incorporation au Christ, réalisée par le Baptême, se renouvelle et se renforce continuellement par la participation au Sacrifice eucharistique, surtout par la pleine participation que l'on y a dans la communion sacramentelle. Nous pouvons dire non seulement que chacun d'entre nous reçoit le Christ, mais aussi que le Christ reçoit chacun d'entre nous. Il resserre son amitié avec nous: « Vous êtes mes amis » (Jn 15, 14). Quant à nous, nous vivons grâce à lui: « Celui qui me mangera vivra par moi » (Jn 6, 57). Pour le Christ et son disciple, demeurer l'un dans l'autre se réalise de manière sublime dans la communion eucharistique: « Demeurez en moi, comme moi en vous » (Jn 15, 4).