Jean 6, 69
Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
A qui donc irions-nous? demande Pierre. Il veut dire: "Qui nous instruira comme toi des divins mystères?" ou encore: "Auprès de qui trouverions-nous quelque chose de meilleur? Tu as les paroles de la vie éternelle" (Jn 6,68). Elles ne sont pas dures, comme le disent ces autres disciples. Au contraire, elles conduisent à la réalité la plus extraordinaire de toutes, la vie éternelle qui est sans fin, vie exempte de toute corruption.
Ces paroles nous montrent bien que nous devons nous asseoir aux pieds du Christ, le prenant pour notre seul et unique maître, et nous tenir constamment près de lui sans nous laisser distraire. Il doit devenir pour nous le guide parfaitement capable de nous conduire à la vie qui n'aura pas de fin. De cette manière, en effet, nous monterons jusqu'à la divine demeure du ciel et nous entrerons dans l'Église des premiers-nés, pour faire nos délices des biens que l'esprit humain ne peut comprendre.
De soi, il est évident que la volonté de suivre le Christ seul et de lui être toujours uni, est chose bonne et salutaire. Néanmoins, l'Ancien Testament va aussi nous l'apprendre. De fait, au temps où les Israélites, affranchis de l'oppression égyptienne, se hâtaient vers la terre promise, Dieu ne les laissait pas faire route en désordre, et le législateur ne leur permettait pas d'aller n'importe où, à leur gré; sans guide, en effet, ils se seraient à coup sûr complètement égarés.
Remarque comment ils reçoivent l'ordre de suivre, de se mettre en marche au moment où la nuée prend son départ, de faire encore halte avec elle, puis de prendre du repos avec elle. Vraiment, en ce temps-là, les Israélites trouvaient leur salut en restant avec leur guide. Aujourd'hui, nous faisons également le nôtre en refusant de nous séparer du Christ. Car c'est lui qui s'est manifesté aux anciens sous les apparences de la tente, de la nuée et du feu.
Les Israélites devaient exécuter les ordres: il leur était défendu de se mettre en route de leur propre initiative. Ils devaient s'arrêter avec la nuée, par égard pour elle. Cela devait encore servir d'exemple, afin que vous compreniez cette parole du Christ: Si quelqu'un me sert, qu'il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur (Jn 12,26). C'est en marchant toujours avec lui que le disciple donne la preuve qu'il est fidèle à le suivre et assidu à se tenir près de lui.
Or, la marche en compagnie et à la suite du Christ Sauveur ne s'entend nullement dans un sens matériel, mais s'effectue plutôt par le moyen des oeuvres qu'engendre la vertu. Les disciples les plus sages s'y sont fermement engagés de tout leur coeur. Ils ont refusé de se retirer avec ceux qui manquaient de foi et couraient à leur perte.
Ils s'écrient à bon droit: Où irions-nous? En d'autres termes: "Nous serons toujours avec toi, nous nous attacherons à tes commandements, nous accueillerons tes paroles, sans jamais récriminer. Nous ne croirons pas, avec les ignorants, que ton enseignement est dur à entendre. Nous ferons plutôt nôtre cette pensée: Qu'elle est douce à mon palais, ta promesse: le miel a moins de saveur dans ma bouche!" (Ps 118,103).
Ces paroles nous montrent bien que nous devons nous asseoir aux pieds du Christ, le prenant pour notre seul et unique maître, et nous tenir constamment près de lui sans nous laisser distraire. Il doit devenir pour nous le guide parfaitement capable de nous conduire à la vie qui n'aura pas de fin. De cette manière, en effet, nous monterons jusqu'à la divine demeure du ciel et nous entrerons dans l'Église des premiers-nés, pour faire nos délices des biens que l'esprit humain ne peut comprendre.
De soi, il est évident que la volonté de suivre le Christ seul et de lui être toujours uni, est chose bonne et salutaire. Néanmoins, l'Ancien Testament va aussi nous l'apprendre. De fait, au temps où les Israélites, affranchis de l'oppression égyptienne, se hâtaient vers la terre promise, Dieu ne les laissait pas faire route en désordre, et le législateur ne leur permettait pas d'aller n'importe où, à leur gré; sans guide, en effet, ils se seraient à coup sûr complètement égarés.
Remarque comment ils reçoivent l'ordre de suivre, de se mettre en marche au moment où la nuée prend son départ, de faire encore halte avec elle, puis de prendre du repos avec elle. Vraiment, en ce temps-là, les Israélites trouvaient leur salut en restant avec leur guide. Aujourd'hui, nous faisons également le nôtre en refusant de nous séparer du Christ. Car c'est lui qui s'est manifesté aux anciens sous les apparences de la tente, de la nuée et du feu.
Les Israélites devaient exécuter les ordres: il leur était défendu de se mettre en route de leur propre initiative. Ils devaient s'arrêter avec la nuée, par égard pour elle. Cela devait encore servir d'exemple, afin que vous compreniez cette parole du Christ: Si quelqu'un me sert, qu'il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur (Jn 12,26). C'est en marchant toujours avec lui que le disciple donne la preuve qu'il est fidèle à le suivre et assidu à se tenir près de lui.
Or, la marche en compagnie et à la suite du Christ Sauveur ne s'entend nullement dans un sens matériel, mais s'effectue plutôt par le moyen des oeuvres qu'engendre la vertu. Les disciples les plus sages s'y sont fermement engagés de tout leur coeur. Ils ont refusé de se retirer avec ceux qui manquaient de foi et couraient à leur perte.
Ils s'écrient à bon droit: Où irions-nous? En d'autres termes: "Nous serons toujours avec toi, nous nous attacherons à tes commandements, nous accueillerons tes paroles, sans jamais récriminer. Nous ne croirons pas, avec les ignorants, que ton enseignement est dur à entendre. Nous ferons plutôt nôtre cette pensée: Qu'elle est douce à mon palais, ta promesse: le miel a moins de saveur dans ma bouche!" (Ps 118,103).
Il y a longtemps qu’on l’a fait observer, S. Pierre est bien le même dans le
quatrième évangile que dans les trois premiers : le même au point de vue du rôle prépondérant, qui deviendra
plus tard la primauté d’honneur et de juridiction ; le même sous le rapport du caractère ardent, prompt,
résolu, et de l’âme tendrement attachée à son Maître. Cf. 13, 6 et s., 24-36 ; 18, 10 ; 20, 2 ; 21, 3, etc. Ici
comme en tant d’autres occasions il prend la parole au nom de tous. Les quelques mots qu’ils prononce
renferment trois puissants motifs d’adhérer étroitement à Jésus.
- 1° Seigneur, il n’y a que vous au monde à qui nous puissions nous attacher : à qui irions-nous ?
Jean-Baptiste, l’ancien maître de S. Pierre et de plusieurs des Douze, était mort à cette époque ; où aller si
l’on abandonnait Jésus ?
- 2° Les apôtres trouvaient auprès de Notre-Seigneur la satisfaction de tous leurs besoins intellectuels et
moraux : vous avez (vous les possédez en propre et abondamment, de manière à les distribuer toujours et
toujours) les paroles (sans article, des paroles) de la vie éternelle ( qui procureront la vie éternelle). On
croirait entendre un écho du verset 64. S. Pierre avait compris et goûté la richesse des enseignements de son
second Maître.
- 3° Jésus était à leurs yeux le Messie, le Fils de Dieu. Le langage de S. Pierre a ici une emphase et une
solennité particulières, ainsi qu’il convient à une énergique profession de foi. C’est la première de ses
confessions glorieuses ; on trouvera la seconde dans S. Matthieu, 16, 16 : elles sont tout à fait explicites
l’une et l’autre. - Et nous pour répondre à la question de Jésus (verset 68) Est-ce que vous voulez aussi vous
en aller ? - Nous avons cru : le parfait exprime « des faits acquis, sur lesquels il n’y a plus à revenir ». - Et
nous avons connu. La connaissance n’est mentionnée qu’après la foi. Les apôtres avaient commencé par
croire en Jésus ; unis à lui par une foi docile, ils avaient vu ensuite leurs connaissances grandir de plus en
plus à son sujet. « Nous avons cru, afin de connaître ; car si nous voulions connaître d’abord, pour croire
ensuite, nous ne parviendrions ni à connaître, ni à croire. Qu’avons-nous cru, et qu’avons-nous connu? « Que
vous êtes le Christ, Fils de Dieu », c’est-à-dire, que vous êtes la vie éternelle, et que vous ne donnez dans
votre corps et votre sang que ce que vous êtes », S. Augustin, Traité 27 sur S. Jean, 9. - Le Christ, le Fils de
Dieu. Les variantes sont ici assez nombreuses dans les manuscrits grecs. La vraie leçon pourrait bien être « le
Saint de Dieu », ce qui équivaudrait à Messie. Beaucoup de manuscrits moins anciens et le syriaque ont
toutefois : « le Christ, le fils du Dieu vivant ».
En d'autres occasions, Jésus parle de vie éternelle, en utilisant un adjectif qui ne renvoie pas seulement à une perspective supratemporelle. « Eternelle » est la vie promise et donnée par Jésus, parce qu'elle est plénitude de participation à la vie de l'« Eternel ». Quiconque croit en Jésus et entre en communion avec lui a la vie éternelle (cf. Jn 3, 15; 6, 40), car c'est de lui qu'il entend les seules paroles capables de révéler et de communiquer une plénitude de vie pour son existence; ce sont les « paroles de la vie éternelle » que Pierre reconnaît dans sa profession de foi: « Seigneur, à qui irons-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle; nous croyons et nous avons reconnu que tu es le Saint de Dieu » (Jn 6, 68-69). La vie éternelle est définie par Jésus lui-même lorsqu'il s'adresse au Père dans la grande prière sacerdotale: « La vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul véritable Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ » (Jn 17, 3). Connaître Dieu et son Fils, c'est accueillir le mystère de la communion d'amour du Père, du Fils et de l'Esprit Saint dans notre vie qui s'ouvre dès maintenant à la vie éternelle dans la participation à la vie divine.