Jean 6, 9
« Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! »
« Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! »
Autres détails propres à S. Jean. Les synoptiques se contentent
de signaler le fait en général : « Nous n’avons ici, disent les apôtres à Jésus, que cinq pains et deux
poissons », Matth. 14, 17. Ici au contraire, nous avons plusieurs circonstances particulières. - 1° Les pains et
les poissons sont la propriété (qui a) d’un jeune enfant (diminutif expressif en grec) qui les avait sans doute
apportés pour les revendre avec quelque profit. - 2° Remarquez en outre l’adjectif un, qui n’est nullement
synonyme de un certain en cet endroit, mais auquel il faut laisser la signification emphatique de un seul. - 3°
Les pains sont qualifiés par S. Jean : pains d’orge ; nourriture des pauvres, ainsi qu’on le voit par la Bible,
Jud. 7, 13, et par de nombreux passages du Talmud. 4° Les poissons portent le nom de ὀψαρία, que nous retrouverons au v. 11, et 21, 9, 10, 13. Ce terme s'employait primitivement pour représenter toutes nourritures
pouvant accompagner le pain, peu à peu l'usage en fut limité aux petits poissons, dont les anciens étaient très
friands. Cf. Plutarque, Sympos. 4, 4 ; Bretschneider, Lexic. Man., s. v. ; Edersheim, Life and Times of Jesus
the Messiah, t. 1, p. 682 et s. - Mais qu’est-ce que cela (en avant avec emphase) pour tant de monde ?
Philippe a relevé la grandeur de la difficulté, André fait ressortir la petitesse des moyens.