Luc 1, 15
car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira pas de vin ni de boisson forte, et il sera rempli d’Esprit Saint dès le ventre de sa mère ;
car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira pas de vin ni de boisson forte, et il sera rempli d’Esprit Saint dès le ventre de sa mère ;
Comme le montre la particule car,
l'ange va maintenant indiquer les causes de cette joie universelle. Il le fait à trois points de vue : 1° par
rapport à la nature intime, au caractère moral de l'enfant de bénédiction qui vient d'être promis à Zacharie, 2°
par rapport à l'influence qu'il exercera sur les autres hommes, 3° par rapport à son emploi en tant que
Précurseur du Messie. 1° Nature morale de l'enfant, v. 15. S. Jean sera grand ; mais, ce qui vaut mieux, il sera
grand devant le Seigneur, c'est-à-dire qu'il possédera la véritable grandeur. « Est ici signifiée la singularité
de la grandeur : que le Seigneur le rendra grand » Luc de Bruges. En effet, être grand devant Dieu, ce
n'est pas jouir des honneurs terrestres, mais c'est posséder la vertu, la sainteté à un degré éminent, et nous
savons combien Jean-Baptiste a été grand sous ce rapport. L'accomplissement de cette prédiction de l'ange
peut se résumer dans les paroles prononcées plus tard par Notre-Seigneur Jésus-Christ, Matth. 11,
11 : « parmi ceux qui sont nés de femmes, il n'en a pas paru de plus grand que Jean-Baptiste ». La grandeur
spirituelle de l'enfant sera manifestée par deux signes, l'un extérieur, l'autre intérieur. Extérieurement, il
mènera la vie parfaite, qui consiste toujours, chez tous les peuples et à toutes les époques, dans la
mortification des sens, dans un régime austère ; il sera donc jusqu'à un certain point un Nazir perpétuel (par
opposition au Nazaréat temporaire. Voyez le mot Naziraeus dans Otho, Lexic. Rabbin.), à la façon de
Samson, Jud. 13, 4, de Samuel, 1 Reg. 1, 11, et des Réchabites, Jer. 35, 6 et ss. Le mot cervoise désigne toutes les liqueurs enivrantes autres que le vin, la bière par exemple, l'hydromel et plusieurs espèces de cidre
ou de boissons fermentées dont les Orientaux ont toujours fait leurs délices. Cfr. Pline, Hist. Nat. 14, 19. S.
Jérôme, Epist. ad Nepot., donne aussi d'intéressants détails à ce sujet : « Sicera, dans la langue hébraïque,
signifie toute potion qui peut enivrer, qu’elle soit faite avec du blé, avec du sucre de pomme, des rayons de
miel cuit, une potion barbare, ou les fruits des palmiers réduits en liqueur, ou formant un liquide épais et
coloré après cuisson. ». - Intérieurement, S. Jean aura une marque bien plus excellente encore de sa
grandeur : il recevra dans leur plénitude les dons de l'Esprit divin, car telle est la force de cette formule
toutes les fois qu'elle est employée dans les écrits bibliques. Les mots suivants, « dès le sein de sa mère »,
indiquent le moment auquel commencera cette effusion merveilleuse de l'Esprit Saint : elle aura lieu dès
avant la naissance du Précurseur, dans la circonstance racontée plus bas, v. 41, et se continuera durant toute
sa vie. Cf. S. Ambr. Expos. in Luc. 1, 33 ; Orig. Hom. 4 in Luc.
Il ne boira ni vin ni cervoise, comme les Nazaréens, voir Nombres, 6, 3. La cervoise indique une liqueur enivrante faite avec des fruits doux autres que le raisin.
" Parut un homme envoyé de Dieu. Il se nommait Jean " (Jn 1, 6). Jean est " rempli de l’Esprit Saint, dès le sein de sa mère " (Lc 1, 15. 41) par le Christ lui-même que la Vierge Marie venait de concevoir de l’Esprit Saint. La " visitation " de Marie à Élisabeth est ainsi devenue " visite de Dieu à son peuple " (Lc 1, 68).
En Marie, l’Esprit Saint manifeste le Fils du Père devenu Fils de la Vierge. Elle est le Buisson ardent de la Théophanie définitive : comblée de l’Esprit Saint, elle montre le Verbe dans l’humilité de sa chair et c’est aux Pauvres (cf. Lc 1, 15-19) et aux prémices des nations (cf. Mt 2, 11) qu’elle Le fait connaître.