Luc 1, 44
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.
Elisabeth raconte maintenant à sa cousine le miracle qui avait
eu lieu au moment où celle-ci lui disait en l'abordant : La paix soit avec vous ! Elle explique en même temps
la manière dont elle a connu les prodiges opérés en Marie. Éclairée divinement par l'Esprit-Saint, elle a
compris que le tressaillement surnaturel de son enfant était produit par la présence du Verbe incarné. Aux
mots l'enfant a tressailli, Elisabeth ajoute une observation importante : c'est d'un mouvement de joie que
Jean a tressailli dans le sein maternel. De ce trait, presque tous les anciens écrivains ecclésiastiques ont conclu que le Précurseur avait été en cet instant même doué de raison. « Irénée dit que le Seigneur en prit
connaissance, et qu’il le salua dans l’exultation. » Tertullien : « Il appelle l’enfant qui a reconnu son Dieu ».
Et Origène enseigne la même chose en plus de mots. Saint Ambroise : « Il avait la capacité de comprendre
celui qui avait la capacité d’exulter ». Jansenius, Comment in h. l. S. Augustin est à peu près seul à soutenir
l'opinion contraire : « Cette exultation faite sans connaissance rationnelle ». Il est possible que cette
illumination intérieure ait été pour Jean-Baptiste aussi transitoire que brillante et soudaine : tel est du moins
l'avis d'un certain nombre de Pères et de théologiens. Selon d'autres, elle aurait duré constamment depuis
cette époque. En même temps qu'il jouissait de sa raison d'une manière anticipée, le future Précurseur était
purifié de la tache originelle. Il n'existe pas le moindre doute à ce sujet, car telle a toujours été la croyance
universelle de l'Église.