Luc 1, 62

On demandait par signes au père comment il voulait l’appeler.

On demandait par signes au père comment il voulait l’appeler.
Louis-Claude Fillion
L'objection des assistants suppose qu'alors, comme de nos jours, il était d'usage d'imposer aux enfants le nom de l'un de leurs propres parents. Rebutés du côté de la mère, les amis trop empressés s'adressent à Zacharie lui-même, et le prient de leur indiquer le nom qu'il a choisi pour son fils. De ce qu'ils lui adressent leur demande par signes, beaucoup d'exégètes anciens et modernes, entre autres S. Jean Chrysostôme, Théophylacte, Euthymius, Jansénius, Maldonat, Lightfoot, Grotius, Alford, Plumptre, Abbott, ont conclu qu'il n'avait pas été seulement frappé de mutisme depuis l'apparition de l'ange, mais aussi de surdité. Nous dirons à la suite de plusieurs autres commentateurs que cette conclusion ne nous paraît pas suffisamment justifiée. On parle très souvent par signes aux personnes simplement muettes. Dans le cas actuel, un signe pouvait suffire, Zacharie ayant assisté à la délibération précédente. Au reste, l'ange, au v. 20, n'avait parlé que du mutisme, et, au v. 64, il n'est question que de « sa bouche s'ouvrit, sa langue se délia ».