Luc 1, 64

À l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu.

À l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu.
Louis-Claude Fillion
L'admiration de l'assemblée dut être à son comble lorsque, tout à coup, sa bouche s'ouvrit et sa langue se délia. Cette bouche avait été fermée d'une manière miraculeuse ; elle s'ouvre aussi par l'effet d'un miracle, et au moment même que l'ange avait prédit, v. 20. L'incrédulité avait enlevé à Zacharie l'usage de la parole ; c'est un acte de foi et d'obéissance qui le lui rend, comme le fait remarquer S. Ambroise. Il cesse d'être muet aussitôt qu'il a donné à son fils le nom prescrit par Dieu. De ces deux organes du langage mentionnés à la façon hébraïque par S. Luc, le premier est plus général, le second plus spécial. - Il parlait en bénissant Dieu. Zacharie consacre à Dieu les prémices de la faculté qu'il venait de recouvrer merveilleusement après un silence de neuf ou dix mois. Les hommages ici mentionnés ne sont autres que le cantique « Benedictus », dont la vraie place serait à cet endroit ; mais l'évangéliste l'a renvoyé un peu plus bas pour insérer, par mode de parenthèse, une note relative à l'impression que produisirent dans toute la contrée les prodiges qui avaient accompagné la naissance du futur Précurseur. Telle est du moins l'opinion la plus naturelle et la plus commune. On n'a aucun motif sérieux de penser que Zacharie composa plus tard seulement, et pour ainsi dire à tête reposée, son cantique d'action de grâces, qui est au contraire, dans le même sens que le « Magnificat », une vive improvisation.