Luc 1, 67
Zacharie, son père, fut rempli d’Esprit Saint et prononça ces paroles prophétiques :
Zacharie, son père, fut rempli d’Esprit Saint et prononça ces paroles prophétiques :
Ces mots nous ramènent au v. 64 auquel ils servent de développement. Nous allons apprendre en effet la
manière dont Zacharie, après avoir recouvré l'usage de la parole, se mit à louer et à remercier le Seigneur.
Mais, ajoute l’évangéliste pour caractériser d'avance le « Benedictus », ses remerciements, ses louanges
furent bien plus l’œuvre de Dieu que la sienne propre : ils lui furent inspirés d'en haut, il fut rempli du
Saint-Esprit. De tous les membres de cette saint famille il est dit qu'ils furent tour à tour remplis de
l'Esprit-Saint. Comp. Les vv. 15 et 41. - Il prophétisa. Ce verbe désigne ici tout à la fois un oracle
prophétique et un chant lyrique, enflammé, jaillissant du cœur comme les sources jaillissent des montagnes.
Voyez Gesenius, Thesaurus, t. 2, p. 838. Et tel est bien le cantique de Zacharie. C'est d'une part une
prédiction surnaturelle, relative au rôle du Christ et de son Précurseur, et dans laquelle, a-t-on dit justement,
« le père s'efface derrière le prophète », derrière le prêtre. C'est d'autre part un bel hymne religieux, une
poésie sacrée en tous points conforme, comme le « Magnificat », aux lois de la versification hébraïque. Son
style est aussi complètement hébreu, même sous le manteau grec dont S. Luc l'a revêtu ; à tel point que le
plus modeste hébraïsant pourrait sans peine le reconstituer à peu près tel qu'il dût être prononcé. La
construction est donc naturellement peu élégante dans nos traductions grecque et latine ; elle paraît même au
premier regard assez enchevêtrée, les propositions étant rattachées l'une à l'autre par des infinitifs et des cas
d'apposition, de manière à former seulement deux longues phrases continues. Mais, avec un peu d'attention,
la clarté ne tarde pas à se faire ; il n'y a qu'à bien suivre chaque anneau de la chaîne. Le « Benedictus » a
deux parties nettement indiquées. Dans la première, vv. 68-75, Zacharie remercie Dieu de l'avènement du
Christ ; dans la seconde, vv. 76-79, il expose le rôle de son fils à l'égard de ce divin Rédempteur. Chaque
partie peut se subdiviser en deux strophes : vv. 68-70, 71-75 ; 76-77, 78-79.