Luc 1, 68
« Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, qui visite et rachète son peuple.
« Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, qui visite et rachète son peuple.
La prophétie de Zacharie, inspirée par l'Esprit saint, a deux grands objets, le premier, Jésus-Christ; le second, Jean-Baptiste, ce qui paraît clairement dans son cantique, où il parle du Sauveur, comme s'il était présent et vivant au milieu du monde: « Béni soit le Dieu d'Israël, de ce qu'il a visité », etc.
Dieu est bon et se montre facile à pardonner les fautes, non seulement il rend les biens que le péché a fait perdre, mais il accorde des grâces inespérées. Que personne donc ne se laisse aller à la défiance, que personne, au souvenir de ses fautes passées, ne désespère de la grâce de Dieu. Dieu saura bien changer ses jugements, si vous savez expier vos fautes. Voyez Zacharie, il était muet tout à l'heure, et il prophétise: « Et Zacharie ayant été rempli de l'Esprit saint ».
C'est-à-dire qu'il prophétise sous l'inspiration de l'Esprit saint qui lui donne sa grâce, non dans une certaine mesure, mais dans sa plénitude, et fait briller en lui le don de prophétie: « Et il prophétisa ».
En bénissant Dieu, Zacharie déclare qu'il a visité son peuple, soit qu'on veuille entendre les Israélites selon la chair; car il est venu pour sauver les brebis perdues de la maison d'Israël ( Mt 15, 24), soit les Israélites spirituels (c'est-à-dire les fidèles) qui s'étaient rendus dignes de cette visite, en méritant les effets sensibles de la providence de Dieu à leur égard.
Le Seigneur a visité son peuple défaillant sous le poids d'une longue infirmité, et il a racheté du sang de son Fils unique ce peuple vendu au péché. Zacharie savait que cette rédemption allait s'opérer, et selon l'usage des prophètes, il l'annonce comme si déjà elle était accomplie. Il dit: « Son peuple »,non qu'il le fût à sa venue, mais il l'a fait son peuple en le visitant.
Première strophe de la première partie : Béni soit le Seigneur qui daigne enfin nous envoyer le Libérateur
promis depuis longtemps. vv. 68-70. A l'Epepheta divin Zacharie répond par un joyeux Alléluia. Et cet
alléluia, qu'il emprunte aux doxologies par lesquelles se terminent plusieurs livres du Psautier (comp. Ps. 40 ;
héb. 41, 14 ; 71, héb. 72, 18 ; 105, héb. 106, 48), il l'adresse à Jéhovah, le Dieu d'Israël. Rien de plus naturel
qu'une telle dédicace, puisque c'est Jéhovah qui envoie le Messie, puisque Israël doit jouir en premier lieu de
la délivrance opérée par le Christ, enfin puisque c'est un prêtre juif qui chante ce cantique. Du reste, dans le
« Benedictus », le salut messianique est envisagé exclusivement au point de vue de la nation privilégiée : il
n'y est qu'indirectement question de la rédemption des païens. - Motif pour lequel le Seigneur est béni : Il a
visité son peuple : par cette expression les écrivains de l'Ancien Testament désignent souvent un gracieux et
puissant secours venu du ciel. Voir Gésénius, Thesaurus. Il a délivré son peuple : littéralement d'après le
grec, il a fait une rançon pour son peuple. Comparez Matth. 20, 28, où Jésus dira lui-même qu'il est venu
pour donner sa vie en rançon pour plusieurs. Les prétérits « a visité », « a racheté », « a suscité » sont à
remarquer. Il semble en effet que le futur ou le présent conviendrait mieux, puisque la naissance du Précurseur est bien loin d'avoir accompli le salut d'Israël. Mais, dans cette naissance, Zacharie voit d'une
manière anticipée la réalisation de l’œuvre entière du Messie. Ce sont donc là des « prétérits prophétiques »,
comme les nomment les grammairiens. Comp. le v. 54.
" Mais quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né d’une femme, né sujet de la loi, afin de racheter les sujets de la loi, afin de nous conférer l’adoption filiale " (Ga 4, 4-5). Voici " la Bonne Nouvelle touchant Jésus-Christ, Fils de Dieu " (Mc 1, 1) : Dieu a visité son peuple (cf. Lc 1, 68), il a accompli les promesses faites à Abraham et à sa descendance (cf. Lc 1, 55) ; il l’a fait au-delà de toute attente : Il a envoyé son " Fils bien-aimé " (Mc 1, 11).