Luc 1, 79
pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix. »
pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix. »
Dans quelles ténèbres était plongé le peuple des gentils, appesanti par le culte des idoles, jusqu'à ce que la lumière soit venu dissiper cette profonde obscurité et répandre partout les splendeurs de la vérité !
Remarquez en même temps que la prophétie d'Elisabeth est courte, tandis que celle de Zacharie est beaucoup plus étendue; cependant tout deux parlaient sous l'inspiration de l'Esprit saint dont ils étaient remplis, mais nous voyons ici l'observation de cette règle qui veut que la femme s'applique plus à connaître les choses divines qu'à les enseigner aux autres.
Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, et pour conduire nos pieds dans le chemin de la paix.
Les ténèbres dont il parle ici ne sont pas les ténèbres matérielles, mais les erreurs, l'éloignement de la foi (ou l'impiété).
L'expression: «ils sont assis», est des plus justes; en effet, nous ne marchions pas dans les ténèbres, mais nous étions assis sans aucun espoir de délivrance.
L'ombre de la mort, c'est l'oubli de l'esprit; la mort fait que ce qu'elle détruit n'est plus dans la vie; ainsi l'oubli fait que ce qu'il atteint n'est plus dans la mémoire; voilà pourquoi il dit du peuple juif qui avait oublié Dieu, qu'il était assis dans l'ombre de la mort. L'ombre de la mort, c'est encore la mort du corps, la mort véritable est celle qui sépare l'âme d'avec Dieu; l'ombre de la mort est celle qui sépare l'âme d'avec le corps; ce qui fait dire aux martyrs ( Ps 43): «L'ombre de la mort nous a couverts». L'ombre de la mort peut encore signifier l'imitation du démon qui est appelé mort dans l'Apocalypse (Ap 6). En effet, l'ombre est toujours proportionnée à la forme du corps, ainsi les actions des impies sont une espèce d'imitation du démon.
Nous dirigeons nos pas dans la voie de la paix, lorsque dans nos actions nous suivons le chemin qui ne s'écarte jamais de la grâce de notre Créateur.
Le nom d'Orient convient parfaitement au Christ, parce qu'il nous a ouvert l'entrée de la vraie lumière: «Pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort», etc.
Le Seigneur, en se levant sur notre terre, n'éclaire pas seulement ceux qui sont assis dans les ténèbres, sa mission est plus étendue: «Pour diriger nos pas dans la voie de la paix».La voix de la paix c'est la voix de la justice, dans laquelle il a dirigé nos pas, c'est-à-dire les affections de nos âmes.
Seconde strophe de la seconde partie : Effets produits
par la venue du Messie. - Ici plus que jamais il est manifeste que « le Christ est l'objet principal, le
commencement et la fin du cantique de Zacharie. S. Jean n'apparaît que d'une manière accessoire : on dit
deux mots de lui, puis on revient immédiatement au Messie ». Munkel. Ces dernières paroles de Zacharie
sont les plus belles et les plus fortes de son chant inspiré. - Par les entrailles de la miséricorde… se rattache
à « la rémission de leurs péchés », et signale la cause efficiente de la rémission des péchés, la source d'où
découlera la grâce qui sanctifiera tant de coupables. Le sens spécial du mot « entrailles » dans ce passage se
retrouve chez tous les peuples. Voyez Gésénius, Thesaurus. Comp. Col. 3, 12. - Le soleil levant nous a visités
d'en haut. Quel beau nom donné au Messie! Plus tard Jésus lui-même s'appellera la lumière, Joan. 8, 12 ; 9,
5 ; le quatrième Évangile (1, 9) dira de lui : « Cette lumière était la véritable lumière, qui, en venant dans le
monde, éclaire tout homme ». Ici on nous montre le Sauveur à son début sous la noble et gracieuse figure
d'un soleil levant, qui promet une radieuse journée. Cette métaphore remonte d'ailleurs à l'Ancien Testament,
où le Messie est plusieurs fois comparé à une brillante lumière : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres
voit une grande lumière; Sur ceux qui habitaient le pays de l'ombre de la mort une lumière resplendit » (Is. 9,
2). L'astre du jour semble sortir de régions souterraines, mais le soleil de justice viendra d'en haut, du sein de
Dieu. - Ceux qui sont assis dans les ténèbres et à l'ombre de la mort représente d'une manière figurée les
Juifs, dont l'état moral était alors si misérable. « L'ombre de la mort » est un synonyme énergique des
ténèbres : les régions où règne la mort sont censées couvertes des ombres les plus noires. - Pour diriger nos
pas… Continuation de l'image. Grâce au soleil du Messie, les pauvres voyageurs qui cherchaient jusque-là péniblement leur route la trouveront sans peine, et c'est une route qui les conduira à la paix, au bonheur.
Zacharie termine son hymne sacerdotal par cette douce perspective du salut dans le Messie. Comme Marie, il
a chanté un abrégé de l'Évangile ; comme Marie, il a résumé les idées les plus saillantes de l'Ancien
Testament relatives au Christ. Pas un mot de son cantique n'est tombé à terre ; tout s'est passé ainsi qu'il le
prédisait, et le prêtre chrétien peut dire chaque jour avec plus de vérité que le prêtre juif père du Précurseur :
« Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël qui visite et rachète son peuple ». - On a un beau « Benedictus » de
Haydn.