Luc 10, 16
Celui qui vous écoute m’écoute ; celui qui vous rejette me rejette ; et celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé. »
Celui qui vous écoute m’écoute ; celui qui vous rejette me rejette ; et celui qui me rejette rejette celui qui m’a envoyé. »
D'après ces paroles du Seigneur, ceux qui ont refusé de suivre les préceptes de l'Évangile seront punis bien plus sévèrement que ceux qui ont violé la loi naturelle: « Malheur à toi, Corozaïn, malheur à toi Bethsaïde ! »
Le Seigneur déplore le sort de ces villes, pour nous apprendre que les gémissements et les larmes répandues sur ceux qui sont insensibles à leur malheur, sont un des moyens les plus efficaces pour les tirer de leur insensibilité, comme aussi un remède souverain, et une consolation puissante pour ceux qui s'attristent de leur indifférence.
Ce n'est pas seulement en déplorant leur sort qu'il les amène à faire le bien, mais en leur inspirant une crainte salutaire: « C'est pourquoi il y aura, au jour du jugement, moins de rigueur pour Tyr et Sidon, que pour vous ». Soyons nous-mêmes attentifs à cette menace; car ce n'est pas seulement à ces villes, mais à nous-mêmes, qu'un jugement sévère est réservé, si nous refusons de recevoir ceux qui nous demandent l'hospitalité; puisqu'il commande à ses disciples de secouer la poussière de leurs pieds contre ceux qui refuseront de les recevoir. ( D'un autre endroit ). Les miracles nombreux que le Seigneur avait opérés dans Capharnaüm, le séjour qu'il avait fait, lui avait donné une certaine prééminence sur les autres villes, mais son incrédulité fut cause de sa ruine, comme le Sauveur le lui prédit: « Et toi, Capharnaüm, élevée jusqu'au ciel, tu seras abaissée jusqu'aux enfers », c'est-à-dire que le châtiment sera proportionné à l'honneur que tu as reçu.
Il console en même temps ses disciples, car tel est le sens de ces paroles: «Ne dites point: Pourquoi aller nous exposer aux outrages ?» Prêtez-moi le concours de vos paroles, moi, je vous donnerai celui de ma grâce, et les outrages qu'on vous fera retomberont sur moi.
Si donc la parole de Dieu est parvenue jusqu'à vous, et vous a placé dans le lieu élevé que vous occupez, gardez-vous de nous mépriser; car ce mépris que vous nous témoigneriez, remonterait jusqu'à lui. On peut encore entendre ces paroles dans un autre sens: « Celui qui vous méprise, me méprise », c'est-à-dire celui qui refuse de faire miséricorde à l'un des plus petits d'entre mes frères, c'est à moi qu'il le refuse ( Mt 25,40-45 ); et celui qui me méprise, en refusant de croire que je suis le Fils de Dieu, méprise celui qui m'a envoyé, parce que mon Père et moi nous sommes un ( Jn 10,30 ).
Il faut recevoir avec respect les enseignements des saints Apôtres; car celui qui les écoute, écoute Jésus-Christ lui-même. Un châtiment inévitable attend donc les hérétiques qui rejettent les paroles des Apôtres, car il ajoute: « Et celui qui vous méprise, me méprise ».
Corozaïn, Bethsaïde et Capharnaüm, et Tibériade, dont parle saint Jean, sont des villes de Galilée, situées sur les bords du lac de Génésareth, que les Évangélistes appellent aussi la mer de Galilée ou de Tibériade. Le Sauveur déplore donc le sort de ces villes, que tant de prodiges et de miracles opérés sous leurs yeux n'ont pu amener à faire pénitence, et qui sont plus coupables que les nations qui transgressent seulement la loi naturelle, puisqu'au mépris de la loi écrite, ils joignent encore le mépris du Fils de Dieu et de sa gloire: « Car si les miracles qui ont été faits au milieu de vous, l'avaient été dans Tyr et dans Sidon, elles eussent depuis longtemps fait pénitence dans le cilice et dans la cendre ». Le cilice qui est tissé de poils de chèvre, figure le souvenir déchirant du péché, qui perce l'âme comme d'une pointe aiguë; la cendre représente la pensée de la mort, qui nous réduit en cendres; l'action d'être assis signifie l'humilité de la conscience. Or, nous voyons aujourd'hui l'accomplissement de cette prédiction du Sauveur, parce que Corozaïn et Bethsaïde ont refusé de croire au Seigneur qui les enseignait en personne, tandis que Tyr et Sidon ont été autrefois en relations d'amitié avec David et Salomon, et ont ensuite embrassé la foi qui leur était annoncée par les disciples de Jésus-Christ.
Ces paroles peuvent recevoir deux significations différentes. Ou bien, tu seras plongée jusqu'au fond de l'enfer, parce que tu as résisté avec un orgueil indicible à mes prédications, et dans ce sens, c'est par orgueil qu'elle s'est élevée jusqu'au ciel; ou bien, tu as été élevée jusqu'au ciel, par le séjour que j'ai fait dans tes murs, par les miracles que j'y ai multipliés sous tes yeux, et tu seras puni d'autant plus sévèrement, que tant de grâces n'ont pu vaincre ton incrédulité. Et que personne ne pense que ces menaces ne sont faites qu'aux villes ou aux personnes qui ont méprisé le Seigneur dans sa chair visible; elles s'adressent à tous ceux qui, aujourd'hui encore, méprisent les enseignements de l'Évangile; aussi ajoute-t-il: « Celui qui vous écoute, m'écoute ».
Il établit clairement cette vérité, qu'en écoutant ou en méprisant la prédication évangélique, ce ne sont pas des hommes de peu d'importance qu'on écoute ou qu'on méprise, mais le Sauveur, et son Père lui-même: « Celui qui me méprise, méprise celui qui m'a envoyé»; parce qu'en effet, dans le disciple, c'est le maître qu'on écoute, et dans le Fils, c'est le Père qu'on honore.
Conclusion de l'instruction pastorale adressée aux
soixante-douze disciples. L'idée qu'elle renferme est des plus consolantes pour eux, puisqu'elle identifie en
quelque sorte les envoyés messianiques, passés, présents et à venir, au Christ lui-même et à son divin Père.
Du reste l'ambassadeur, dans tous les temps et dans tous les pays, est censé ne former qu'une seule personne
morale avec celui qu'il représente. Voyez des pensées analogues dans Matth. 10, 40 et Joan. 13, 20. -
Méprise. Le verbe grec du texte primitif est encore plus fort, car il exprime l'idée d'un renversement, d'une
destruction. Voyez Bretschneider, Lex. Man. s. v.
Ainsi donc, les évêques ont reçu, pour l’exercer avec l’aide des prêtres et des diacres, le ministère de la communauté. Ils président à la place de Dieu le troupeau, dont ils sont les pasteurs, par le magistère doctrinal, le sacerdoce du culte sacré, le ministère du gouvernement. De même que la charge confiée personnellement par le Seigneur à Pierre, le premier des Apôtres, et destinée à être transmise à ses successeurs, constitue une charge permanente, permanente est également la charge confiée aux Apôtres d’être les pasteurs de l’Église, charge à exercer sans interruption par l’ordre sacré des évêques. C’est pourquoi le saint Concile enseigne que les évêques, en vertu de l’institution divine, succèdent aux Apôtres, comme pasteurs de l’Église, en sorte que, qui les écoute, écoute le Christ, qui les rejette, rejette le Christ et celui qui a envoyé le Christ (cf. Lc 10, 16).
Les fidèles, se souvenant de la parole du Christ à ses apôtres : " Qui vous écoute, m’écoute " (Lc 10, 16 ; cf. LG 20), reçoivent avec docilité les enseignements et directives que leurs pasteurs leur donnent sous différentes formes.
Jésus est l’Envoyé du Père. Dès le début de son ministère, il " appela à lui ceux qu’il voulut, et il en institua Douze pour être avec lui et pour les envoyer prêcher " (Mc 3, 13-14). Dès lors, ils seront ses " envoyés " (ce que signifie le mot grec apostoloi). En eux continue sa propre mission : " Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie " (Jn 20, 21 ; cf. 13, 20 ; 17, 18). Leur ministère est donc la continuation de sa propre mission : " Qui vous accueille, M’accueille ", dit-il aux Douze (Mt 10, 40 ; cf. Lc 10, 16).
Données par Dieu dans l'Ancienne Alliance et parvenues à leur perfection dans la Nouvelle et Eternelle Alliance, en la personne même du Fils de Dieu fait homme, les prescriptions morales doivent être fidèlement conservées et actualisées en permanence dans les différentes cultures tout au long de l'histoire. La charge de leur interprétation a été confiée par Jésus aux Apôtres et à leurs successeurs, assistés spécialement par l'Esprit de vérité : « Qui vous écoute m'écoute » (Lc 10, 16). Avec la lumière et avec la force de l'Esprit, les Apôtres ont accompli la mission de prêcher l'Evangile et de montrer la « voie » du Seigneur (cf. Ac 18, 25), en enseignant avant tout à suivre et à imiter le Christ : « Pour moi, vivre, c'est le Christ » (Ph 1, 21).