Luc 10, 17
Les soixante-douze disciples revinrent tout joyeux, en disant : « Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom. »
Les soixante-douze disciples revinrent tout joyeux, en disant : « Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom. »
En juxtaposant ainsi le départ et le retour des soixante-douze disciples, S.
Luc nous donne à penser 1° qu'il ne s'était passé dans l'intervalle aucun fait notable, 2° que leur absence ne
fut pas de longue durée. Le ministère que Jésus leur avait confié pouvait au besoin s'accomplir en quelques
jours. Il est possible aussi que l'évangéliste, omettant quelques événements intermédiaires, ait réuni les deux
incidents d'après une connexion logique, pour achever d'un seul coup ce qu'il avait à dire des soixante-douze
et de leur œuvre. - Le récit paraît supposer que les disciples revinrent tous ensemble auprès de leur Maître.
Rien n'empêche d'ailleurs que Jésus ne leur eût fixé un jour et un lieu précis de rendez-vous. - Avec joie. La
joie qui remplissait leurs cœurs se lisait sur leurs visages : elle va se manifester dans leurs paroles. - Les
démons même nous sont soumis. Il y a une emphase visible dans ce « même ». On voit que les disciples ne
s'attendaient pas au fait qu'ils exposent à Jésus avec une simplicité naïve, semblant mettre à l'arrière-scène
tous les autres actes de leur ministère. En réalité, si nous nous reportons à l'allocution du Sauveur, nous ne
voyons pas qu'il leur eût conféré en termes exprès le pouvoir de chasser les démons (cfr. v. 9). Et voici
néanmoins que les possédés avaient été guéris quand on avait invoqué sur eux le nom du divin Maître. De là
l'étonnement et la joie des disciples (le présent « sont soumis » indique une expérience récente).
Dès le début, Jésus a associés ses disciples à sa vie (cf. Mc 1, 16-20 ; 3, 13-19) ; il leur a révélé le mystère du Royaume (cf. Mt 13, 10-17) ; il leur a donné part à sa mission, à sa joie (cf. Lc 10, 17-20) et à ses souffrances (cf. Lc 22, 28-30). Jésus parle d’une communion encore plus intime entre Lui et ceux qui le suivraient : " Demeurez en moi, comme moi en vous (...). Je suis le cep, vous êtes les sarments " (Jn 15, 4-5). Et Il annonce une communion mystérieuse et réelle entre son propre corps et le nôtre : " Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui " (Jn 6, 56).