Luc 10, 29
Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? »
Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? »
Le
légiste, mis dans l'embarras par la direction inattendue que Jésus venait de donner à l'entretien, avait
réellement à s'excuser, à se justifier devant toute l'assistance d'avoir voulu entamer une controverse sur une
prétendue difficulté qu'il avait ensuite lui-même si promptement et si aisément résolue. Essayant donc de
montrer que sa première question n'était pas aussi vaine qu'elle pouvait le paraître, les termes de la Loi
manquant parfois de clarté et ayant besoin d'un commentaire, il ajoute : Et qui est mon prochain ?
Relativement à Dieu mes obligations sont claires : je le reconnais ; mais il n'en est pas de même concernant
le prochain. Tout d'abord, quel est-il, ce prochain que je dois aimer comme moi-même ? Voilà bien le Juif
d'alors, aux sentiments étroits et particularistes, ne voulant pas admettre, les Talmuds en font foi, que tous les
hommes sont ses frères en Dieu, établissant au contraire de vastes catégories d'exceptions. Par exemple,
Ioma, 1, 7, il est permis à un Juif d'enlever, en un jour de sabbat, les décombres qui sont tombées sur un autre
Juif ; la même opération est expressément interdite s'il s'agit d'un païen. Un passage du livre Aruch, cité par
Lightfoot, Hor. Hebr., h. l., va jusqu'à dire que les Gentils ne sont pas compris dans le mot « prochain ». Mais
ne nous irritons pas trop contre cette question étrange, puisqu'elle nous a valu « l'une des plus belles gemmes
de l'Évangile » (Curci). Cfr. Wiseman, Mélanges religieux, etc., 1, les Paraboles du N. T., p. 52 et ss.