Luc 10, 30
Jésus reprit la parole : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort.
Jésus reprit la parole : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort.
Prenant la parole : expression solennelle pour introduire la
parabole. Le verbe grec dont elle est la traduction littérale ne se trouve qu'en ce passage du Nouveau
Testament ; mais les classiques emploient souvent ce verbe dans le sens de répondre. Notre-Seigneur, cette
fois encore, ne fera pas au scribe une réponse directe ; mais il saura lui démontrer, par un exemple
dramatique, plus clair et plus saisissant que les plus belles théories, quelle est l'extension du précepte de
l'amour du prochain. - Un homme. La nationalité de cet homme est laissée à dessein dans le vague.« Jésus a
bien fait d’utiliser un terme générique, car son discours s’appliquait à toute l’humanité », Cat. graec. Patr. La
morale de l'histoire n'en sera que plus évidente. Néanmoins, il ressort du contexte (il descendait de Jérusalem
à Jéricho) et les interprètes admettent généralement qu'il était juif. Seul, et sans raison aucune, Olshausen en
fait un païen. - Il descendait de Jérusalem à Jéricho. Le verbe descendait est ici d'une parfait exactitude, car
l'on sait que la ville de Jéricho, bien qu'elle ne soit séparée de Jérusalem que par une distance d'environ 6 à 7
heures de marche, est située à plus de 3000 pieds en dessous de la capitale juive. Voyez dans R. Riess, Atlas
histor. et géogr. de la Bible, les profils qui accompagnent la planche 7. La route qui unit les deux cités a
toujours joui d'une réputation tristement célèbre. Elle traverse un affreux désert, où les collines calcaires
dénudées, d'une blancheur éblouissante quand le soleil les éclaire, alternent avec des vallées sans eaux, et
également dénudées. Voyez Lamartine, Voyage en orient ; Murrays's Handbook for Travellers in Syria and
Palestine, 2è éd. p. 216 et ss. ; Baedeker's Palaestina und Syrien, p. 269 et ss. ; Stanley, Sinaï and Palestine,
2è éd. p. 424. Mais elle est encore plus dangereuse que pénible. S. Jérôme, De locis hebraicis (s.v.
Adummim), assure qu'elle portait le nom d'Adummim (cfr. Jos. 15, 7 ; 18, 17) par allusion au sang humain
répandu par les bandits. Ailleurs (In Jerem. 3, 2) il ajoute : « Les Arabes, gens adonnés à la piraterie,
envahissent aujourd’hui encore la Palestine, et bloquent les routes de Jérusalem à Jéricho ». Et de nos jours
elle n'a pas plus changé sous ce rapport que sous le premier. Elle n'est pas moins infestée de brigands qu'à
l'époque de Jésus et de S. Jérôme, et il serait tout à fait imprudent de la suivre sans une escorte « équipée en
guerre », comme dit un voyageur contemporain. Autrement on courrait risque, à quelque détour de chemin,
ou derrière une anfractuosité de rocher, ou dans un étroit défilé, d'avoir le sort du malheureux Juif dont parle
la parabole. - La conduite cruelle de ces bandits est décrite en termes pittoresques. 1° Ils le dépouillèrent de
tout, même de ses vêtements, ainsi que font encore les Bédouins issus d'eux. 2° Comme il résistait, ils le
frappèrent sans pitié. 3° Enfin ils le laissent étendu sans connaissance, exposé à une mort certaine s'il ne lui
arrivait un prompt secours.
Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. « Il descendait, car Jérusalem est beaucoup plus élevée que Jéricho. La distance entre ces deux villes était d’environ cent cinquante stades (en stades olympiques, de 27 à 28 kilomètres) ; la route traversait une contrée aride, un désert. La plaine de Jéricho, véritable oasis dans le désert, était d’une grande fertilité, renommée pour ses roses, son miel et les meilleurs produits de la Palestine. Le misérable village de Riha occupe aujourd’hui l’emplacement de l’ancienne Jéricho. ― Pendant son voyage, il tomba entre les mains des voleurs qui, l’ayant dépouillée, etc. Josèphe raconte que la Palestine était alors infestée de brigands, et saint Jérôme nous apprend qu’une partie de la route de Jérusalem à Jéricho était appelée le chemin du sang, à cause du sang qui y avait été répandu ; il y avait là une garnison romaine, pour la protection des voyageurs. Aujourd’hui encore les Arabes du désert pillent fréquemment ceux qui parcourent cette contrée. » (TRENCH.)