Luc 10, 35
Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : “Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.”
Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : “Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.”
Compatissant pour le passé,
tendrement serviable dans le présent, le bon Samaritain songe aussi à l'avenir du pauvre blessé. Le lendemain
donc, obligé de se remettre en route, il tira de sa bourse deux deniers. La somme remise à l'hôtelier
correspondait alors à la solde de deux journées de travail ; elle devait suffire pour défrayer les dépenses du
malade deux jours durant, et le Samaritain supposait que, ce délai passé, il n'aurait plus besoin d'aucun
secours. Au reste, le généreux bienfaiteur est prêt à compléter au besoin son œuvre de miséricorde : tout ce
que tu dépenseras de plus... Quel beau type de la charité chrétienne : Mais aussi, quel saisissant portrait de
Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même ! En effet, « les Pères unanimes ont reconnu dans cette parabole un
sens mystique. Le Juif qui descend de Jérusalem à Jéricho, et qui est dépouillé et laissé pour mort, est Adam
notre premier père qui, par son péché, est déchu de son innocence, et a perdu toutes les grâces que Dieu lui
avait données en le créant (ou, mieux encore, « Cet homme….désigne le genre humain qui, désertant la cité
céleste dans nos premiers parents, s’est affaissé dans la misère de ce siècle et de l’exil, a été, par la fraude
de l’ennemi antique, spolié de sa robe d’innocence et d’immortalité, et grièvement blessé par les vices
émanant du péché originel », Hugo a S. Victore, Annotat. in Luc., h. l.). Les voleurs qui le blessent et le
dépouillent sont les démons. Le prêtre et le lévite qui passent sans secourir ce misérable représentent la loi de
Moïse, avec tous ses sacrifices et ses cérémonies, incapables de guérir nos blessures. Le charitable Samaritain est Jésus-Christ. L'hôtellerie où il porte son malade est l'Église. L'huile et le vin sont les
sacrements… Ceux à qui il recommande le blessé sont les pasteurs de l'Église ». D. Calmet, Comment.
littéral sur S. Luc, 10, 30 (voyez les textes des SS. Pères dans la Chaîne d'or de S. Thomas, dans Cornelius a
Lapide). La parabole du bon Samaritain a également attiré l'attention des peintres. J. Fr. Gigoux et Vanloo en
ont représenté d'une manière assez heureuse la scène principale. - Sur le second groupe des paraboles
évangéliques, qu'elle inaugure si admirablement, voyez l'Evang. selon S. Matthieu, p. 258 et 259. Il diffère
surtout du premier groupe (les paraboles du royaume des cieux) par le côté moins général et plus individuel,
plus subjectif, des vérités morales qu'il expose. On y voit davantage chaque âme humaine considérée
isolément, avec ses vertus qui sont récompensées et ses vices qui sont punis. On y voit encore très nettement
marqué, et c'est là un autre caractère distinctif, l'appel au salut de tous les hommes sans exception, et la
gravité de cet appel : aussi est-il bien naturel que la plupart des pièces qui le composent soient des spécialités
du troisième Évangile, que nous avons nommé dans la Préface l'Évangile universel. Ces poésies, qu'on
s'accorde à trouver exquises parmi toutes les autres, sont d'ordinaire empruntées aux événements de la vie
des hommes beaucoup plus qu'au domaine de la nature, comme c'était le cas pour les paraboles du premier
groupe.