Luc 10, 36
Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? »
Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? »
Pour la seconde fois (cfr. vv. 25, 26, 29) Jésus répond à une question du
Légiste par une contre-question. Jusqu'au bout cet homme est condamné à résoudre lui-même le problème
qu'il avait soulevé avec des intentions si peu avouables. Il semble néanmoins, à première vue, que
Notre-Seigneur n'emploie pas le mot prochain dans le sens qu'exigerait la parabole. Duquel de ces trois
hommes le blessé a-t-il été le prochain ? Qui d'entre eux l'a traité comme son prochain ? Tel ne devrait-il pas
être le tour donné à l'interrogation ? Peut-être, si Jésus eût voulu suivre sa pensée en toute rigueur. Mais,
comme le disait S. Augustin, de Doctrina christ., l. 1, c. 30, « le nom même suppose le rapport mutuel de
deux êtres; nous ne pouvons être le prochain de quelqu'un, qu'il ne soit le nôtre ». Le nom de prochain
impliquant la notion de réciprocité, il n'y avait pas le moindre inconvénient à renverser les termes, et, de la
sorte, le Sauveur montrait avec plus de force à son antagoniste que la différence de religion, les préjugés de
race, les haines invétérées, etc., toutes choses qui séparaient les Juifs des Samaritains, n'empêchent pas les
hommes d'être vraiment « prochain » les uns à l'égard des autres.