Luc 12, 13
Du milieu de la foule, quelqu’un demanda à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. »
Du milieu de la foule, quelqu’un demanda à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. »
Étrange interruption en effet. Jésus parle d'intérêts tout spirituels, tout célestes, et voilà
que, profitant sans doute d'une courte pause, un inconnu, préoccupé uniquement de ses intérêts matériels, le
conjure de la façon la plus inopportune de l'aider à recouvrer une partie de son patrimoine, qu'un frère aîné
semble avoir retenue injustement. Mais comme cette inopportunité même montre bien l'exactitude de S. Luc
à suivre l'ordre historique des événements ! - On ne saurait dire en termes précis quel était le point en litige :
la généralité des mots partager avec moi notre héritage ne le permet pas. D'après la loi mosaïque, Deut. 21,
17, l'aîné recevait une double part des biens du père ; mais la fortune de la mère était divisée en portions
égales entre tous les enfants. Cfr. Selden, De success. in bona, 5, 6 ; Saalschütz, Mosaisches Recht, t. 2, p.
821. Du moins, l'impression produite par le début du récit est que le suppliant avait été réellement lésé dans
ses droits. Ce n'était, hélas !, ni la première ni la dernière fois que la division existait entre des frères à propos
d'héritage! On a parfois soutenu, mais sans le moindre fondement, que l'auteur de l'interruption était un
disciple de Notre-Seigneur. Sa requête prouve au contraire qu'il ne connaissait pas du tout l'esprit du divin
Maître. Seulement, il avait compris que Jésus était un homme d'une profonde sagesse ; il avait entrevu qu'il
jouissait d'une grande autorité : c'est pourquoi il avait imploré son arbitrage, dans l'espoir de recouvrer grâce
à lui sa propriété.