Luc 12, 14

Jésus lui répondit : « Homme, qui donc m’a établi pour être votre juge ou l’arbitre de vos partages ? »

Jésus lui répondit : « Homme, qui donc m’a établi pour être votre juge ou l’arbitre de vos partages ? »
Louis-Claude Fillion
La réponse du Sauveur est un refus formel, et un refus empreint d'une certaine sévérité (sur l'emploi de Homme, voyez Rom. 2, 1, 3). Évidemment, elle fait allusion aux dures paroles qui furent un jour adressées à Moïse par un de ses concitoyens mécontent de son intervention, Ex. 2, 14 : « Qui t’a institué chef et juge sur nous ?». Le royaume de Jésus n'est pas de ce monde : Notre-Seigneur ne veut donc se mêler ni d'affaires d'héritage, ni d'affaires politiques (cfr. Matth. 22, 17 et parall.), tout cela étant étranger à sa mission, et n'ayant aucun rapport direct avec l'établissement de la vraie religion. « Il faisait bien de dédaigner les biens de la terre celui qui était descendu pour les divins…Ce n’est donc pas sans raison qu’est rebuté ce frère qui voulait assigner le dispensateur des choses célestes à des choses périssables », s. Ambroise, h. l. Plus tard, il est vrai, S. Paul recommandera aux chrétiens de juger entre eux leurs affaires contentieuses, 1 Cor. 6, 1-6 ; mais le cas n'était plus le même. S. Augustin, constamment dérangé dans ses occupations intellectuelles et mystiques par la foule des plaideurs qui venaient le prier d'être leur arbitre, regrettait, nous dit-il (Enarrat. in Ps. 118, 115), de ne pouvoir répondre à la suite de Jésus : « Qui m'a établi… ? ». - Juge ou faiseur de partage : Deux expressions techniques, dont la première désigne le juge chargé de trancher la question de droit, la seconde l'expert qui divise l'héritage conformément à la sentence des tribunaux.
Fulcran Vigouroux
Jésus était juge de tout le monde ; mais il ne voulait pas exercer son pouvoir ; il désirait aussi éprouver la foi de ceux qui lui demandaient quelque chose.