Luc 12, 16
Et il leur dit cette parabole : « Il y avait un homme riche, dont le domaine avait bien rapporté.
Et il leur dit cette parabole : « Il y avait un homme riche, dont le domaine avait bien rapporté.
Jésus commente par une belle parabole, par un frappant exemple, l'importante vérité
qu'il vient d'énoncer en termes généraux. - Un homme riche. C'est le héros du petit drame exposé par le divin
Maître ; triste héros pourtant, car nous ne découvrirons en lui rien de spirituel ni d'élevé : il est mondain
jusqu'à la moelle des os. Quoiqu'il possède déjà beaucoup, son idéal est de posséder encore davantage. Mais
voici que ses désirs vont être pleinement satisfaits : le champ lui rapporta beaucoup de bien. Son champ ! Ce
n'est pas assez dire, car le texte grec contient un mot dont la signification littérale serait « la région, la
contrée », ce qui désigne de vastes domaines. Les exégètes anciens et modernes font observer à bon droit que
l'homme riche présenté par Notre-Seigneur comme un modèle à éviter avait une fortune très légitimement
acquise. « Il ne pensait ni à s'emparer des champs de ses voisins, ni à déplacer les bornes, ni à dépouiller le
pauvre, ni à tromper le simple », S. August., Serm. 178, 2. « Cette façon de s’enrichir est tout à fait
innocente, mais n’en est pas moins périlleuse », Bengel. Cfr. Maldonat, h. l. En effet, il y a longtemps que le
sage l'a prophétisé, Prov. 1, 32 : « La prospérité des insensés les détruira ». Comp. Eccl. 5, 10. Les grecs et
les Latins avaient d'ailleurs des maximes analogues, fruits d'une expérience souvent vérifiée. « L'argent
stimule l'avare, sans le rassasier » (axiome romain).