Luc 12, 35
Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées.
Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées.
La parole
de Jésus prend un nouvel essor. Après avoir prêché sous différentes formes le détachement des biens de ce
monde, voici qu'elle nous conduit d'emblée à la fin des temps, au second avènement du Christ, pour nous
recommander d'une manière pressante la vigilance, vv. 35-40, et la fidélité, vv. 41-48. Le langage figuré
domine dans cette partie de l'instruction. Trois comparaisons (la première et la dernière sont presque des
paraboles), vv. 35-38, 39 et 40, 41-48, toutes empruntées à la vie de famille de l'antique Orient, nous
montrent de la façon la plus pittoresque comment nous devons veiller, être fidèles. Voyez dans S. Matthieu,
24, 42-50, des pensées et des images analogues, faisant partie d'un discours plus récent, prononcé peu de
jours avant la Passion. - Première comparaison, vv. 35-38 : Les serviteurs qui attendent leur maître. Jésus
trace d'abord le rôle d'un serviteur vigilant, vv. 35-36, puis il décrit la récompense magnifique qui lui est
réservée. - Que vos reins soient ceints. Première image pour dire : Soyez prêts quand le Fils de l'homme fera son avènement (cfr. v. 40). Le vêtement principal des Orientaux consiste en une longue robe flottante : pour
l'empêcher de gêner les mouvements, on la relève d'ordinaire, mais surtout quand on veut marcher ou
travailler, par une ceinture enroulée autour des reins. Cfr. 3 Reg. 4, 46 ; 4 Reg. 4, 29 ; 9, 1 ; Job. 38, 3 ; Jer. 1,
17 ; Act. 12, 8 ; etc. Les Romains faisaient de même pour leur toge. Que les disciples de Jésus soient donc
constamment ceints. Cfr. Eph. 6, 14. - Et les lampes allumées… Pensée identique, exprimée par une seconde
image. Les serviteurs dont parle la parabole sont censés attendre pendant la nuit (v. 38) le retour de leur
maître. Qu'ils aient soin par conséquent de tenir leurs lampes allumées, de manière à ne pas perdre un temps
précieux pour les éclairer quand le maître se présentera. Le pittoresque dans vos mains manque dans le texte
grec.
Ceignez vos reins. Les Orientaux ne ceignaient leurs amples vêtements que pour se mettre en marche ou se préparer à faire quelque ouvrage.
Or un tel combat et une telle victoire ne sont possibles que dans la prière. C’est par sa prière que Jésus est vainqueur du Tentateur, dès le début (cf. Mt 4, 1-11) et dans l’ultime combat de son agonie (cf. Mt 26, 36-44). C’est à son combat et à son agonie que le Christ nous unit dans cette demande à notre Père. La vigilance du cœur est rappelée avec insistance (cf. Mc 13, 9. 23. 33-37 ; 14, 38 ; Lc 12, 35-40) en communion à la sienne. La vigilance est " garde du cœur " et Jésus demande au Père de " nous garder en son Nom " (Jn 17, 11). L’Esprit Saint cherche à nous éveiller sans cesse à cette vigilance (cf. 1 Co 16, 13 ; Col 4, 2 ; 1 Th 5, 6 ; 1 P 5, 8). Cette demande prend tout son sens dramatique par rapport à la tentation finale de notre combat sur terre ; elle demande la persévérance finale. " Je viens comme un voleur : heureux celui qui veille ! " (Ap 16, 15).