Luc 12, 42
Le Seigneur répondit : « Que dire de l’intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de son personnel pour distribuer, en temps voulu, la ration de nourriture ?
Le Seigneur répondit : « Que dire de l’intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de son personnel pour distribuer, en temps voulu, la ration de nourriture ?
Jésus ne
répond pas directement à la demande du prince des Apôtres ; il semble même continuer son discours comme
s'il n'en tenait aucun compte. Et pourtant il fait en réalité une réponse claire, quoique indirecte, puisqu'il se
met à parler, non plus d'un serviteur en général, mais d'un intendant préposé à tous les domestiques de la
maison. « L’exemple suivant semble être proposé aux dispensateurs, c'est-à-dire aux prêtres », S. Ambroise,
h. l. Cfr. Théophylacte. Dans les vv. 42-44 il s'agit des bons majordomes et de leur récompense ; dans les vv.
45-48, des mauvais intendants et de leur punition. - Quel est, penses-tu… La forme interrogative rend la
pensée plus piquante. Pierre et les autres disciples sont ainsi invités à réfléchir attentivement, pour voir s'ils
ne seraient pas eux-mêmes figurés par celui dont Jésus va décrire la conduite bonne ou mauvaise. -
Dispensateur. On nommait ainsi, chez les Grecs et les Latins, un esclave supérieur, à qui l'on confiait la
juridiction sur les autres esclaves, et parfois diverses fonctions non moins délicates, telles que la comptabilité
en tout ou en partie. Les adjectifs fidèle, prudent, désignent fort bien les deux qualités principales d'un
majordome. « Tout ce que l’on demande aux intendants, c’est d’être trouvés dignes de confiance », disait S.
Paul au sujet de la première, 1 Cor. 4, 2. Xénophon paraît les commenter l'une et l'autre quand il écrit, Mem.
3, 4 : « Les bons intendants sont comme les bons généraux. Leurs obligations consistent à commander et à
rendre leurs inférieurs bien disposés et obéissants, à distribuer les récompenses et les châtiments, à être les
gardiens fidèles des possessions, à se montrer soigneux et industrieux, à procurer des auxiliaires et des alliés,
enfin à vaincre tous les ennemis ». - Ses serviteurs. Le substantif grec correspondant désigne en premier lieu
les soins, les services que des serviteurs rendent à leur maître, puis, au concret, les serviteurs eux-mêmes. -
Pour leur donner au temps fixé… Expression qu'on ne trouve pas ailleurs dans le Nouveau Testament.
Nouvelle allusion aux coutumes anciennes. Au lieu de distribuer journellement aux esclaves leur nourriture,
en la leur donnait parfois pour tout un mois, et tel était en particulier le cas à Rome, du moins en ce qui
concerne le pain. La portion mensuelle consistait en quatre boisseaux de blé, ce qui correspondait par jour à
un peu plus de deux livres. Voyez Schegg, h. l.