Luc 12, 56
Hypocrites ! Vous savez interpréter l’aspect de la terre et du ciel ; mais ce moment-ci, pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ?
Hypocrites ! Vous savez interpréter l’aspect de la terre et du ciel ; mais ce moment-ci, pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ?
Les paroles contenues dans ces versets
sont une répétition légèrement variée de Matth. 16, 1-4 (voyez l'explication). - Lorsque vous voyez un nuage
s’élever à l'occident … par conséquent, du côté de la Méditerranée. Les vents, en traversant la mer,
s'imprègnent de vapeurs qui ne tardent pas à se transformer en nuages pluvieux. Aussi, dès que les Juifs
voyaient les nuées accourir des régions occidentales, ils s'écriaient spontanément, sans qu'ils eussent besoin
de réfléchir : la pluie vient, et ils ne se trompaient pas, car une antique expérience leur donnait raison, cela
arrive. Cfr. 3 Reg 18, 44 ; Robinson, Palaestina, t. 2, p. 305. Dans nos contrées le vent d'Ouest est
pareillement un pronostic assez certain de pluie. - Quand vous voyez souffler le vent du midi… C'est le
contraire. Les vents d'Est, avant d'arriver sur la Palestine, traversent les déserts d'Arabie où ils deviennent
brûlants : ils apportaient donc infailliblement aux Juifs de grandes chaleurs. Cfr. Job. 37, 17. - Hypocrites.
Par cette épithète sévère, mais juste, le Sauveur flagelle l'inconséquence que ses concitoyens manifestaient
dans leur conduite. Lorsqu'il fallait simplement apprécier l'aspect du ciel et de la terre, ils étaient des
physionomistes parfaits ; mais, dès qu'il était question d'apprécier ce que Jésus appelle emphatiquement ce
temps-ci, c'est-à-dire les jours de salut que sa présence et son œuvre leur avaient apportés, ils n'y entendaient
plus rien. Quelle triste contradiction ! Sans doute, « les conjectures des astres son nécessaires à la vie
humaine… En effet, il est utile de connaître les pluies qui vont venir… ainsi que l'intensité des vents. Il
importe au navigateur de prévoir les périls de la tempête ; au voyageur, les changements de temps ; au
cultivateur, l'abondance des fruits », S. Basile, Hom. 6 in Hexam. Aussi, comme le dit le poète (Virg. Georg.
1, 351-353) :
« Pour que nous apprenions ces choses par des signes certains,
le Père lui-même a établi
les canicules, les pluies et les vents frigorifiques ».
Mais ne devait-on pas avoir l'esprit encore plus ouvert aux signes par lesquels le Dieu de la révélation avait
rendu si visible l'approche de l'ère messianique ?