Luc 13, 1
À ce moment, des gens qui se trouvaient là rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer, mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient.
À ce moment, des gens qui se trouvaient là rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer, mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient.
Il y avait là :
expression pittoresque, dont l'effet est encore rehaussé par la note chronologique en ce même temps, et avec
l'expression annonçaient. Au moment donc où Jésus achevait son discours du chap. 12, il y avait là des
hommes qui se mirent aussitôt à lui raconter un incident horrible, arrivé récemment à Jérusalem, et dont ils
apportaient peut-être le première nouvelle. - Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang… Le fait est relaté en
peu de mots, mais d'une manière vraiment tragique, bien capable de faire impression. On croirait voir ces
malheureux Galiléens assaillis tout à coup par les soldats de Pilate dans le parvis du temple, au moment où
les prêtres immolaient en leur nom des victimes, et immolés eux-mêmes sans pitié, de sorte que leur sang se
mêla au sang des animaux qu'ils offraient en sacrifice. Il y avait dans cette coïncidence quelque chose
d'affreux (« Culte sacrificiel abominable, éclaboussé par le sang des animaux et des hommes ! », Tite-Live,
Hist. 19, 39). L'histoire profane est demeurée complètement silencieuse sur ce drame sanglant, dont nous
devons le souvenir à S. Luc. Mais il est en parfaite harmonie avec le caractère de Pilate et celui des
Galiléens, tels qu'ils nous sont connus par les sources les plus authentiques. Les soulèvements contre
l'autorité romaine n'étaient pas rares à Jérusalem dans ces temps-là, surtout à l'occasion des fêtes, et, chaque
fois qu'une émeute avait lieu, on était sûr de rencontrer les Galiléens parmi les zélotes les plus exaltés, les
plus remuants. Cfr. Jos. Ant. 17, 9, 3 ; 10, 2 ; Vila, § 17. D'autre part, Pilate se montrait alors sans pitié. Il
n'était pas homme à se laisser intimider par la sainteté du sanctuaire juif, bien qu'une stipulation spéciale
interdît au gouverneur romain d'introduire ses soldats dans le temple. De la tour Antonia, qui communiquait
avec l'édifice sacré (voyez Ancessi, Atlas d'archéologie biblique, pl. 10), et qui servait de garnison aux
troupes impériales, on pénétrait en un instant dans les parvis. Quand il y avait lutte, la victoire restait
infailliblement aux légionnaires, qui égorgèrent un jour jusqu'à 20000 émeutiers (Jos. Ant. 20, 5, 3).
Le fait rapporté ici ne nous est connu que par l’Evangile, mais l’histoire profane peint Pilate sous les mêmes traits et elle nous apprend que sa disgrâce finale fut occasionnée par la cruauté avec laquelle il avait traité une troupe de Samaritains sur le mont Garizim.