Luc 15, 17

Alors il rentra en lui-même et se dit : “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim !

Alors il rentra en lui-même et se dit : “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim !
Louis-Claude Fillion
Nous passons au second acte de l'histoire du prodigue, vv. 17-24. On y voit également deux tableaux : 1° la pénitence, vv. 17-20a, 2° le pardon, vv. 20b-24. « Nous avons suivi pas à pas le malheureux égaré sur une voie qui l'écartait de plus en plus de son Dieu. Maintenant nous sommes arrivés à la crise, au changement soudain de cette tragédie d'une âme, et une tâche plus agréable nous reste, celle de retracer les divers degrés de son retour ». Trench, l.c. - Étant rentré en lui-même. Heureuse expression, souvent employée dans le même sens par les classiques grecs et latins. Voyez Kuinoel, h. l. « C’est bien pour lui d’être revenu à lui-même après s’être éloigné de lui-même. En effet, celui qui revient à Dieu retourne à lui-même ; et celui qui s’éloigne du Christ, se renie lui-même », S. Ambroise. A l'école sévère de la miséricorde divine, comme s'exprime S. Augustin, il a fini par s'instruire et comprendre. Son monologue est bien beau, et digne d'un vrai pénitent. Il s'ouvre par un contraste saisissant : Combien de mercenaires dans la maison de mon père ont du pain en abondance (ils ont tout à satiété dans cette maison bénie que j'ai quittée pour mon malheur) : moi, le fils bien-aimé, hélas ! fils rebelle, apostat, dans cette contrée affreuse, je meurs de faim.