Luc 15, 5
Quand il l’a retrouvée, il la prend sur ses épaules, tout joyeux,
Quand il l’a retrouvée, il la prend sur ses épaules, tout joyeux,
Lorsqu'il l'a trouvée.
Dans le premier Évangile, Notre-Seigneur exprimait cette pensée sous une forme hypothétique : « s'il
parvient à la trouver ». - Il la met sur ses épaules. Doux et glorieux trophée de la victoire du Bon Pasteur. Un
mercenaire aurait maltraité la brebis coupable, qui lui avait causé tant de fatigues : quelle différence dans la
conduite du céleste berger ! « Il ne punit pas la brebis, ne la ramena pas à la hâte dans le bercail. C’est en la mettant sur ses épaules et en la portant avec douceur qu’il la réunit au troupeau », S. Grég. de Nysse, Cat.
graec. Patr. Tout autre sentiment disparaît devant sa joie et son amour. Quoique si riche en traits inimitables,
l'histoire évangélique n'en offrirait pas beaucoup qui fussent plus dignes du Cœur sacré de Jésus. Aussi
« n'est-il pas d'image que l'ancienne Église ait chérie autant que celle-ci, comme le prouve la multitude de
gemmes, de sceaux, de fragments de verre, etc., conservés jusqu'à nous, sur lesquels nous trouvons le Christ
ainsi représenté. Elle apparaît très fréquemment aussi dans les bas-reliefs des sarcophages et dans les
fresques des catacombes. Quelquefois, d'autres brebis sont aux pieds de Jésus, regardant avec un plaisir
manifeste le pasteur et son doux fardeau. Le plus souvent Notre-Seigneur tient dans sa main droite la flûte de
Pan, symbole des attraits du divin amour, tandis que, du bras gauche, il porte sa chère brebis. De temps à
autre il est assis, comme s'il était fatigué d'une longue marche. Cette représentation occupe toujours la place
d'honneur, le centre de la voûte ou du tombeau ». Trench, l. c. Cfr. Didron, Iconographie chrétienne, p. 346 ;
Northcote et Brownlow, Rome souterraine, trad. De Paul Allard, 2è édit. p. 347 et ss. Voyez aussi l'hymne
gracieux que notre parabole a inspiré au poète Prudence. - Au moral, selon la délicate réflexion de S.
Augustin, « la brebis égarée retourne au bercail, non par ses propres forces, mais sur les épaules du pasteur
qui la rapporte. Elle a bien pu s’égarer au gré de ses caprices, mais elle ne pourrait se retrouver elle-même,
elle n’est retrouvée que par la bonté du pasteur qui la recherche ». Enarrat. In Ps. 77, 19. Ou encore, d'après
S. Ambroise : « Les bras de la croix du Christ sont ses épaules. C’est là qu’il a déposé mes péchés; et sur la
nuque de ce noble gibet, je me suis reposé. ».