Luc 17, 11

Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la région située entre la Samarie et la Galilée.

Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la région située entre la Samarie et la Galilée.
Louis-Claude Fillion
Le miracle est introduit dans ce verset par une notice qui n'est pas sans importance au point de vue des voyages de Notre-Seigneur. Les premiers mots, tandis qu'il allait à Jérusalem, nous ramènent à 9, 51, 13, 22, et renouent le fil interrompu du récit. Les suivants, il passa par les confins de la Samarie et de la Galilée, ont autrefois occasionné des divergences parmi les commentateurs, qui les traduisaient tantôt par : Il traversait la Samarie et la Galilée, tantôt par : Il passait entre la Samarie et la Galilée. La seconde interprétation est aujourd'hui presque universellement adoptée, et à bon droit d'après la topographie. En effet, puisque Jésus se rendait alors de Galilée à Jérusalem, et que la Samarie est située juste entre ces deux termes, si l'évangéliste eût simplement voulu dire que Notre-Seigneur traversa par le milieu le territoire Samaritain, il aurait dû, pour parler exactement, ne mentionner la Samarie qu'en second lieu : « Il allait par le milieu de la Galilée et de la Samarie ». Voyez R. Riess, Atlas historiq. et géogr. de la Bible ; pl. 4 ; V. Ancessi, Atlas géogr., pl. 16. Si l'on retient la signification « entre », tout s'explique aisément. Arrivé sur les confins de la Galilée et de la Samarie, Jésus, au lieu de continuer sa marche vers le Sud de manière à gagner Jérusalem par la voie directe, tourna subitement vers l'Est, du côté du Jourdain et de la Pérée, longeant selon toute vraisemblance l'ouadi de Bethséan ; de la sorte, il voyageait précisément « entre » les deux provinces, se tenant sur leur zône limitrophe, ayant à sa droite la Samarie, à sa gauche la Galilée. Son but était sans doute d'éviter le territoire inhospitalier des Samaritains. Cfr. 9, 52 et ss.