Luc 17, 4
Même si sept fois par jour il commet un péché contre toi, et que sept fois de suite il revienne à toi en disant : “Je me repens”, tu lui pardonneras. »
Même si sept fois par jour il commet un péché contre toi, et que sept fois de suite il revienne à toi en disant : “Je me repens”, tu lui pardonneras. »
Ou bien encore, de même que Dieu s'est reposé de ses oeuvres le septième jour, ainsi un repos éternel nous est promis après la semaine de ce monde; Dieu veut donc que la sévérité de la vengeance s'apaise et se repose, à l'exemple de toutes les oeuvres mauvaises de ce monde, qui doivent un jour prendre fin.
Après la parabole du mauvais riche souffrant cruellement dans les flammes éternelles, le Sauveur fait à ses disciples une obligation de pardonner à tous ceux qui reviennent de leurs erreurs; de peur que le désespoir ne les fasse persévérer dans le mal: «Prenez garde à vous».
Le pardon ne doit pas être trop difficile, ni l'indulgence trop grande, il faut éviter à la fois les reproches sévères qui découragent, et une connivence coupable qui autorise le mal; aussi Notre-Seigneur nous dit-il ailleurs: «Reprenez-le entre vous et lui»; car une réprimande amicale est toujours plus utile qu'une accusation trop vive; l'une inspire une honte salutaire, l'autre excite l'indignation; ayez plutôt des ménagements pour cette crainte qu'a le coupable que ses fautes soient révélées; car il est bien plus avantageux qu'il voie en vous un ami qui le reprend, qu'un ennemi qui veut sa perte, et il se rendra toujours plus facilement à vos conseils, qu'il ne cédera à vos injures. La crainte est un faible gardien de la persévérance, la honte enseigne bien plus efficacement le devoir; car si la crainte réprime le vice, elle ne peut le corriger. Notre-Seigneur dit avec dessein: «Si votre frère pèche contre vous», car on ne peut raisonner des fautes commises contre Dieu, comme des offenses envers nos semblables.
Le nombre sept n'exprime pas ici les limites que nous devons apporter au pardon, mais il signifie qu'il faut pardonner toutes les offenses, ou du moins qu'il faut toujours pardonner à celui qui se repent. Le nombre sept, en effet, exprime souvent dans l'Écriture l'universalité des choses ou des temps.
Remarquez encore qu'il ne nous fait point une obligation de pardonner indifféremment à tout homme qui nous offense, mais seulement à celui qui témoigne du repentir; car tel est l'ordre que nous devons suivre pour éviter les scandales: n'offenser personne, reprendre par zèle pour la justice ceux qui sont en faute, et recevoir avec des entrailles de miséricorde les pécheurs repentants.
Mais, me dira-t-on, si après avoir pardonné plusieurs fois à mon frère, il continue à m'offenser, quelle conduite tenir à son égard? Notre-Seigneur a répondu à cette question: «S'il pèche contre vous sept fois le jour, et que sept fois le jour il revienne à vous, disant: Je me repens, pardonnez-lui».
Comme s'il leur disait: Il est nécessaire qu'il arrive des scandales, mais il n'est pas nécessaire que vous périssiez si vous êtes sur vos gardes, de même qu'il n'y a point nécessité que les brebis deviennent la proie du loup, si le berger veille sur elles, et comme il y a plusieurs espèces de personnes qui donnent le scandale, que les unes peuvent être guéries, que les autres sont incurables, il ajoute: «Si votre frère pèche contre vous, reprenez-le», etc.
Hypothèse à coup sûr peu vraisemblable dans les
relations ordinaires de la vie, car, hormis les enfants, qui donc, ayant vraiment la contrition d'une faute, y
retombera néanmoins sept fois dans une journée ? Mais ici, comme en maint autre passage, Jésus a recours
au paradoxe pour mieux inculquer son précepte. Sept (le concret pour l'abstrait, à la façon orientale) est
d'ailleurs un nombre indéterminé pour signifier : toujours. - Il revienne à toi. Trait pittoresque, si l'on prend
cette expression au sens propre. Mais elle peut aussi désigner d'une manière figurée le retour intérieur à des
meilleurs sentiments. - Dans S. Matthieu, l. c., répondant à S. Pierre, ce n'est pas seulement jusqu'à sept fois
que Jésus réclame le pardon des injures, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois.
Les enfants à leur tour contribuent à la croissance de leurs parents dans la sainteté (cf. GS 48, § 4). Tous et chacun s’accorderont généreusement et sans se lasser les pardons mutuels exigés par les offenses, les querelles, les injustices et les abandons. L’affection mutuelle le suggère. La charité du Christ le demande (cf. Mt 18, 21-22 ; Lc 17, 4).