Luc 18, 9

À l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres, Jésus dit la parabole que voici :

À l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres, Jésus dit la parabole que voici :
Louis-Claude Fillion
Ici encore le but de l'instruction est nettement indiqué d'avance. Les auditeurs que Jésus avait spécialement en vue, Pharisiens selon les uns, plus probablement, selon les autres, disciples imbus de l'esprit pharisaïque, manifestaient les deux grands symptômes d'une des plus graves maladies morales, l'orgueil, et Jésus désirait les guérir. - Ils se confiaient en eux-mêmes… : A leurs propres yeux, ils étaient des saints. - Et méprisaient les autres. Le verbe grec que S. Luc est le seul à employer parmi les évangélistes (cfr. 23, 11) signifie proprement « anéantir, traiter de néant ». L'idée de sa propre excellence et le mépris des autres vont ensemble, aussi bien que l'humilité et la charité. A ces superbes, Jésus va montrer de la manière la plus dramatique l'horreur qu'ils inspirent à Dieu. - Ce n'est qu'en un sens tout à fait secondaire qu'on peut voir, dans le Pharisien et dans le publicain de notre parabole, la figure des Juifs réprouvés de Dieu et des Gentils reçus en grâce, selon cette réflexion de S. Augustin : « ...voyons ici deux nations, les Juifs et les Gentils ; le peuple juif sera le Pharisien, le peuple des Gentils le publicain. Les Juifs se vantaient de leurs mérites, les Gentils confessaient leurs péchés. » Enarr. in Ps. 74, 8. Cfr. Hug de S. Victor, Annot. in Luc. h. l.
Catéchisme de l'Église catholique
" La prière est l’élévation de l’âme vers Dieu ou la demande à Dieu des biens convenables " (S. Jean Damascène, f. o. 3, 24 : PG 94, 1089D). D’où parlons-nous en priant ? De la hauteur de notre orgueil et de notre volonté propre, ou des " profondeurs " (Ps 130, 14) d’un cœur humble et contrit ? C’est celui qui s’abaisse qui est élevé (cf. Lc 18, 9-14). L’humilité est le fondement de la prière. " Nous ne savons que demander pour prier comme il faut " (Rm 8, 26). L’humilité est la disposition pour recevoir gratuitement le don de la prière : L’homme est un mendiant de Dieu (cf. S. Augustin, serm. 56, 6, 9 : PL 38, 381).

La troisième parabole, " le pharisien et le publicain " (cf. Lc 18, 9-14), concerne l’humilité du cœur qui prie. " Mon Dieu, aie pitié du pécheur que je suis ". Cette prière, l’Église ne cesse de la faire sienne : " Kyrie eleison ! ".