Luc 20, 6

Si nous disons : “Des hommes”, le peuple tout entier va nous lapider, car il est persuadé que Jean est un prophète. »

Si nous disons : “Des hommes”, le peuple tout entier va nous lapider, car il est persuadé que Jean est un prophète. »
Louis-Claude Fillion
Ils pensaient en eux-mêmes. Embarrassés par ce tour inattendu donné à l'entretien, ils délibèrent entre eux pour chercher une échappatoire. - Si nous répondons… Comme ils pèsent habilement toutes les éventualités possibles ! Mais en vain ; ils ne réussiront pas à trouver une issue honorable, dès lors qu'ils ne s'inquiètent que de leur vanité personnelle, et nullement des droits de la vérité. - Tout le peuple nous lapidera. Mot très fort, employé en ce seul endroit du N. T. La réflexion des Sanhédristes est spéciale à S. Luc sous cette forme énergique (comparez S. Matth. et S. Marc). La crainte qu'ils expriment était d'ailleurs très sérieuse, comme le démontrent divers faits du Nouveau Testament, relatifs soit à N.S. Jésus-Christ, Joan. 10, 31, soit à S. Étienne, Act. 7, 56-59. La lapidation était le supplice légal pour les délits religieux, et les foules juives ne craignaient pas à l'occasion de l'infliger sommairement. - Car il est persuadé que Jean était un prophète. Encore une expression vigoureuse, propre à S. Luc. Le temps du verbe grec indique une certitude parfaite, immuable. Et c'était vrai ! Josèphe affirme également que la foi du peuple à la mission divine de S. Jean était aussi ardente qu'unanime. Ant. 18, 5, 2.