Luc 21, 19
C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie.
C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie.
Considérons quelle était alors la situation de la société. Dans toutes les familles divisées par la différence de religion, on était suspect les uns aux autres. Le fils encore idolâtre trahissait ses parents devenus chrétiens; le père, obstiné dans son infidélité, devenait l'accusateur de son fils qui avait embrassé la foi. Tous les âges étaient exposés à la persécution, et les femmes elles-mêmes, n'en étaient pas à l'abri par la faiblesse naturelle de leur sexe.
Tantôt c'est Jésus-Christ qui parle par la bouche de ses disciples, tantôt c'est le Père ( Mt 16), tantôt enfin l'Esprit saint ( Mt 10) Ces divers passages, loin de se contredire, s'accordent parfaitement, car ce que l'un dit, les trois le disent également, parce que la Trinité n'a qu'une seule et même voix.
Quand survient l'épreuve, la force de la supporter en conformité avec la volonté de Dieu est d'un grand secours. Le Seigneur dit en effet: C'est par votre persévérance que vous sauverez vos vies (Lc 21,19). Il ne dit pas: "par votre jeûne", ni "par votre solitude et votre silence", ni "par le chant des psaumes" - tout cela est certainement utile au salut de nos âmes - mais il dit: par votre persévérance.
Cela vaut pour toutes les épreuves et difficultés qui se présenteront: que ce soit l'insulte, le mépris, la honte infligée par tel homme obscur ou important; que ce soit l'infirmité corporelle, les attaques furieuses de Satan et les épreuves de toutes sortes causées par les hommes ou les esprits mauvais.
C'est par votre persévérance que vous sauverez vos vies. Non par votre seule persévérance, mais aussi par une parfaite action de grâce, par votre prière et par votre humilité. De sorte que vous fassiez monter des louanges et des hymnes vers Dieu, le Sauveur du monde, le bienfaiteur qui dispose toutes choses et les dirige toutes, bonnes ou mauvaises, pour votre bien.
Et l'Apôtre écrit: Nous courons avec endurance l'épreuve de la foi qui nous est proposée (He 12,1). Qu'y a-t-il, en effet, de plus puissant que la vertu? De plus solide et de plus fort que la patience? J'entends la patience conforme à la volonté de Dieu, la reine des vertus, le fondement des actes méritoires, le port que les vagues ne peuvent atteindre.
La patience donne, en effet, la paix au milieu des guerres, la tranquillité sur une mer houleuse, la sécurité parmi les complots et les dangers. Elle rend celui qui la met en pratique plus résistant que l'acier. Ni les armes, ni les arcs que l'on brandit, ni l'agitation des camps, ni l'approche des machines de guerre, ni les volées de flèches et de lances, ni l'armée même des démons, ni les sombres troupes des puissances hostiles, ni le diable en personne, prêt à combattre avec toute son armée et ses stratagèmes, ne pourra infliger aucun mal à celui qui a acquis cette vertu par la grâce du Christ.
Cela vaut pour toutes les épreuves et difficultés qui se présenteront: que ce soit l'insulte, le mépris, la honte infligée par tel homme obscur ou important; que ce soit l'infirmité corporelle, les attaques furieuses de Satan et les épreuves de toutes sortes causées par les hommes ou les esprits mauvais.
C'est par votre persévérance que vous sauverez vos vies. Non par votre seule persévérance, mais aussi par une parfaite action de grâce, par votre prière et par votre humilité. De sorte que vous fassiez monter des louanges et des hymnes vers Dieu, le Sauveur du monde, le bienfaiteur qui dispose toutes choses et les dirige toutes, bonnes ou mauvaises, pour votre bien.
Et l'Apôtre écrit: Nous courons avec endurance l'épreuve de la foi qui nous est proposée (He 12,1). Qu'y a-t-il, en effet, de plus puissant que la vertu? De plus solide et de plus fort que la patience? J'entends la patience conforme à la volonté de Dieu, la reine des vertus, le fondement des actes méritoires, le port que les vagues ne peuvent atteindre.
La patience donne, en effet, la paix au milieu des guerres, la tranquillité sur une mer houleuse, la sécurité parmi les complots et les dangers. Elle rend celui qui la met en pratique plus résistant que l'acier. Ni les armes, ni les arcs que l'on brandit, ni l'agitation des camps, ni l'approche des machines de guerre, ni les volées de flèches et de lances, ni l'armée même des démons, ni les sombres troupes des puissances hostiles, ni le diable en personne, prêt à combattre avec toute son armée et ses stratagèmes, ne pourra infliger aucun mal à celui qui a acquis cette vertu par la grâce du Christ.
Ou encore, Notre-Seigneur veut parler ici des persécutions que ses disciples eurent à souffrir des Juifs, qui les jetèrent en prison et les traînèrent devant les tribunaux avant la prise de Jérusalem par les Romains. C'est ainsi que saint Paul fut envoyé à Rome pour être jugé par César, et qu'il comparut devant Festus et Agrippa.
«Et ce sera pour vous une occasion de rendre témoignage». Le grec porte: «Pour le martyre (åéò ìáñôõñéïí), c'est-à-dire, d'obtenir la gloire du martyre.
Les épreuves les plus cruelles nous viennent de ceux sur l'affection desquels nous croyions pouvoir compter, parce qu'aux souffrances extérieures viennent se joindre alors la douleur de l'affection que nous avons perdue.
Comme les calamités que le Sauveur vient de prédire, ne viennent pas de l'injustice de Dieu qui les envoie, mais sont un juste châtiment des crimes du monde, Notre-Seigneur fait connaître ces attentats des hommes pervers: «Avant que toutes ces choses arrivent, ils se saisiront de vous», etc., c'est-à-dire, le trouble s'emparera des coeurs des hommes avant qu'il s'étende aux éléments; on saura ainsi, lorsque l'ordre de la nature sera bouleversé, quelle tribulation en est la cause? car bien que la fin du monde soit une conséquence des éléments qui le composent, le Sauveur nous fait connaître que les hommes qui vivront alors seront justement écrasés sous ses ruines en punition de leurs crimes énormes.
Le Sauveur semble leur dire: Ne vous effrayez pas, vous marchez au combat, mais c'est moi qui combats pour vous; vous prononcez les paroles, mais c'est moi qui les forme sur vos lèvres.
Ou bien encore, pour être en témoignage contre eux, parce qu'ils vous ont persécutés et mis à mort, ou parce qu'ils n'ont pas imité dans leur vie les exemples que vous leur avez donnés, ou parce que ces exemples qui ont été pour les élus un principe de vie, sont devenus pour les méchants une cause de mort sans excuse. Mais ces terribles prédictions pouvaient j eter le trouble dans le coeur de ceux qui les entendaient, le Sauveur ajoute donc pour les consoler: «Gravez cette pensée dans vos coeurs, de ne point préméditer ce que vous devrez répondre».
Mais comme ces prédictions qui leur montrent une mort cruelle en perspective ont quelque chose d'effrayant et de redoutable, il les console aussitôt par l'espérance des joies de la résurrection: «Cependant il ne se perdra pas un seul cheveu de votre tête», c'est-à-dire: Pourquoi craindriez-vous de voir périr ce que vous ne pouvez perdre sans douleur, puisque même ce qui peut vous être retranché sans vous causer aucune souffrance, ne peut périr?
Celui qui pratique la patience dans l'adversité, puise sa force contre toutes les tribulations, par le même principe qui lui fait remporter la victoire sur lui-même: «Vous posséderez vos âmes dans la patience». Qu'est-ce que posséder son âme, c'est mener une vie entièrement irréprochable, et comme du haut d'une forteresse, dominer par la vertu tous les mouvements de son coeur.
Ainsi nous possédons nos âmes par la patience, parce qu'en nous dominant nous-mêmes, nous commençons à être les maîtres de ce que nous sommes. La possession de l'âme dépend de la vertu de patience, parce que la patience est la racine et la gardienne de toutes les vertus. Or, la patience consiste à supporter avec calme les épreuves qui nous viennent d'autrui, et à ne nourrir aucun ressentiment contre ceux qui en sont la cause.
Ou bien encore: Il ne périra pas un seul cheveu de la tête des disciples, parce que non seulement les grandes actions et les paroles des saints, mais encore leu rs moindres pensées recevront de Dieu leur juste récompense.
Notre-Seigneur leur prédit ensuite la haine universelle dont ils seront l'objet: «Et vous serez haïs de tout le monde à cause de mon nom».
Comme les Apôtres étaient sans instruction et sans lettres, Notre-Seigneur leur recommande de ne point se troubler lorsqu'ils sont appelés à rendre compte de leur conduite devant les sages du monde, et il en donne la raison: «Car je mettrai moi-même sur vos lèvres des paroles et une sagesse à laquelle tous vos ennemis ne pourront résister et qu'ils ne pourront contredire», c'est-à-dire, vous recevrez à l'instant de moi l'éloquence et la sagesse, de sorte que tous vos ennemis, quand ils réuniraient tous leurs efforts, ne pourront vous résister, ni par leur sagesse (c'est-à-dire, par la force des raisonnements), ni par l'éloquence et par l'élégance du langage. Il en est beaucoup, en effet, qui ont un grand fond de sagesse, mais qui, faciles à troubler, voient se confondre toutes leurs idées lorsque le mom ent est venu de les exposer. Tels ne furent point les Apôtres, qui reçurent le double don de la sagesse et de la parole.
Après leur avoir ainsi parlé, pour dissiper la crainte que pouvait leur inspirer leur ignorance, il les prémunit contre un autre danger non moins important, qui aurait pu aussi jeter le trouble dans leurs coeurs, s'il les avait surpris à l'improviste: «Vous serez même trahis et livrés par vos pères, par vos frères, par vos amis, et on en fera mourir plusieurs d'entre vous».
Ces paroles encore sont
propres au récit de S. Luc, quoique Notre-Seigneur les eût également proférées en d'autres circonstances
(Cfr. 9, 14 ; Matth. 16, 25), et qu'elles existent sous une forme équivalente dans les passages parallèles de S.
Matthieu (24, 13) et de S. Marc (13, 13). - Vous sauverez vos vies. Mieux, d'après le texte grec, « vous
acquerrez », comme portent d'ailleurs plusieurs manuscrits latins. Vos vies : ici, vos âmes, par conséquent le
salut éternel.