Luc 21, 26

Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées.

Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées.
Louis-Claude Fillion
Comme les deux premiers évangélistes, S. Luc passe tout à coup aux derniers jours du monde, conduisant ses lecteurs d'un horizon rapproché à un horizon lointain. Il abrège d'abord notablement, quand il se borne à mentionner des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles (comparez Matth. 24, 29 ; Marc. 13, 24 et 25, où la description de Jésus est plus développée) ; mais il signale ensuite plusieurs traits particuliers et très expressifs, à partir des mots et sur la terre jusqu'à tout l'univers. - Sur la terre : par opposition aux signes du ciel. - Détresse des nations. Expression très énergique dans le texte primitif, qui s'emploie soit au propre, soit au figuré. Cfr. Bretschneider, Lex. Man. s. v. - Les mots bruit confus de la mer et des flots indiquent ce qui produira la perplexité des peuples, les vagues s'avanceront mugissantes, menaçant de tout engloutir. - Comme dans notre explication du passage parallèle de S. Matthieu (24, 29), nous prenons à la lettre ces prédictions de Jésus, tout en admettant qu'elles sont exposées d'après les idées populaires et non dans le langage des savants. Les prophètes décrivent de la même manière l'agonie du monde, les convulsions suprêmes qui annonceront sa dissolution. Cfr. Am. 8, 9 ; Joel, 2, 30 et s. ; Is. 13, 9- 13 ; 34, 2 ; Ezech. 32, 7, 8, etc. Comparez ces beaux vers de Lucain, qui expriment des faits analogues : « Ainsi, quand se rompra la chaîne par laquelle le monde est lié, quand les siècles qui forment la vie de l'univers trouveront leur agonie, le chaos antique ressaisira son énorme proie ; on verra les astres du ciel se confondre et lutter ; leurs flammes expirer dans l'océan, les rivages refuser leurs digues à la mer, et la mer les envahir… » (Pharsale, 1, 72) - Les hommes séchant de frayeur. Quelle énergie de langage ! - Dans l'attente : le mot correspondant dans le texte grec désigne une attente pleine d'inquiétude, l'anxiété d'un mal imminent. - Les puissances des cieux. Sur cette locution, voyez l'Evang. selon S. Matth., p. 467. Eschyle nomme les astres « les brillants roitelets ».