Luc 4, 16
Il vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture.
Il vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture.
Il vint à Nazareth. Sur cette localité non moins
gracieuse que célèbre, voyez l'Evang. selon S. Matth. p. 63. C'est là que Jésus avait été élevé ; nous avons vu
en effet (2, 39-52 ; comp. Matth. 2, 23) que la plus grande partie de son enfance et toute sa jeunesse s'étaient
passées à Nazareth. - Il entra selon sa coutume… Précieux détail sur la vie religieuse de l'Homme-Dieu
durant sa longue retraite de trente ans. Car nous ne pensons pas que la coutume mentionnée par l'évangéliste
se rapporte seulement aux débuts du ministère public de Jésus (v. 15). Le contexte exige un temps plus
considérable. Les enfants étaient du reste astreints à la fréquentation des synagogues à partir de leur
treizième année. - Le jour du sabbat. Sur ce jour et sur ce local spécialement consacrés au culte juif, voyez
l'Evang. selon S. Matthieu, p. 94, Buxtorf, de Synag. Judaeor. c. 10 ; Jahn, Archaeolog. §§ 344 et 397. Dans
l'humble bourg de Nazareth il n'y avait qu'une synagogue, comme l'indique l'article du texte grec. - Il se leva
pour lire. Non seulement tout est graphique dans la description de S. Luc, mais tout y est aussi de la plus
parfaite exactitude, comme nous le prouvent les renseignements archéologiques parvenus jusqu'à nous. Assis
tout d'abord parmi les assistants, Jésus se lève pour faire la lecture de la Bible, qui a toujours formé le fond
du culte des synagogues. On se tenait en effet debout pendant cette lecture, par respect pour la parole
inspirée. Cfr. Neh. 8, 4 et 5. Le président de la synagogue l'avait-il invité ce jour-là d'une manière expresse à
remplir les fonctions de lecteur, selon la pratique habituelle ? Ou bien s'offrait-il de lui-même, ainsi que le
pouvait tout Israélite honorable ? Cette seconde hypothèse nous paraît plus conforme aux expressions de S.
Luc. Dans l'un ou l'autre cas, voilà que Notre-Seigneur gravit les degrés de la tribune située auprès du petit
sanctuaire de la synagogue.
La synagogue de Nazareth dans laquelle enseigna Notre-Seigneur se trouvait, d’après la tradition, sur l’emplacement de l’église actuelle des Grecs unis, à peu près au centre de la ville moderne, non loin du marché. ― Sur Nazareth, voir la note 30 à la fin du volume. ― Sur les Synagogues, voir Matthieu, 4, 23. ― Tous les Juifs pouvaient lire et parler dans les synagogues. Il y avait des lecteurs chargés de lire le texte sacré, mais ils ne faisaient pas partie du personnel officiel et le chef pouvait désigner à son gré la personne de l’assistance par qui il voulait faire remplir cet office. C’est ainsi que Jésus-Christ peut lire dans la synagogue de Nazareth. La lecture finie, le président invitait le lecteur ou un autre assistant à expliquer ce que l’on venait de lire ou à adresser une exhortation au peuple. En vertu de cet usage, Notre-Seigneur, verset 21, s’adresse à l’auditoire.
Christ vient de la traduction grecque du terme hébreu " Messie " qui veut dire " oint ". Il ne devient le nom propre de Jésus que parce que celui-ci accomplit parfaitement la mission divine qu’il signifie. En effet en Israël étaient oints au nom de Dieu ceux qui lui étaient consacrés pour une mission venant de lui. C’était le cas des rois (cf. 1 S 9, 16 ; 10, 1 ; 16, 1. 12-13 ; 1 R 1, 39), des prêtres (cf. Ex 29, 7 ; Lv 8, 12) et, en de rares cas, des prophètes (cf. 1 R 19, 16). Ce devait être par excellence le cas du Messie que Dieu enverrait pour instaurer définitivement son Royaume (cf. Ps 2, 2 ; Ac 4, 26-27). Le Messie devait être oint par l’Esprit du Seigneur (cf. Is 11, 2) à la fois comme roi et prêtre (cf. Za 4, 14 ; 6, 13) mais aussi comme prophète (cf. Is 61, 1 ; Lc 4, 16-21). Jésus a accompli l’espérance messianique d’Israël dans sa triple fonction de prêtre, de prophète et de roi .
Dans l’Ancien Testament, les prophètes ont annoncé que l’Esprit du Seigneur reposerait sur le Messie espéré (cf. Is 11, 2) en vue de sa mission salvifique (cf. Lc 4, 16-22 ; Is 61, 1). La descente de l’Esprit Saint sur Jésus lors de son baptême par Jean fut le signe que c’était Lui qui devait venir, qu’il était le Messie, le Fils de Dieu (cf. Mt 3, 13-17 ; Jn 1, 33-34). Conçu de l’Esprit Saint, toute sa vie et toute sa mission se réalisent en une communion totale avec l’Esprit Saint que le Père lui donne " sans mesure " (Jn 3, 34).