Luc 4, 23
Mais il leur dit : « Sûrement vous allez me citer le dicton : “Médecin, guéris-toi toi-même”, et me dire : “Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm ; fais donc de même ici dans ton lieu d’origine !” »
Mais il leur dit : « Sûrement vous allez me citer le dicton : “Médecin, guéris-toi toi-même”, et me dire : “Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm ; fais donc de même ici dans ton lieu d’origine !” »
Jésus a remarqué le changement qui s'est opéré dans l'assistance :
peut-être même a-t-il entendu les expressions dédaigneuses qui circulaient à son égard, les Juifs ne se gênant
guère pour manifester, même au sein des assemblées religieuses, leurs dispositions hostiles ou bienveillantes
(cfr. Farrar, Life of Christ, t. 1, p. 224 de la 23è édit.). Il prend de nouveau la parole pour y répondre.
Notre-Seigneur suppose que ses auditeurs mécontents lui citent, par mode d'objection, le proverbe Médecin,
guéris-toi toi-même, que l'on ne rencontre pas sans un intérêt spécial dans l'Évangile du « très cher
médecin ». Il est d'ailleurs fréquemment employé non-seulement par les rabbins, mais aussi par les
classiques romains et grecs, car la vérité naïve et mordante qu'il exprime appartient à la sagesse populaire de
tous les temps et de tous les pays. « Au lieu d'aller combattre, défendez-nous », Virgile (ap. Schegg, h. l.). Ce
mot du grand poète latin indique très bien la signification que pouvait avoir notre proverbe placé sur les
lèvres des rudes habitants de Nazareth. « Fais d'abord pour les tiens, si tu veux qu'ils croient en ta mission, ce
que tu opères si bien pour d'autres ». Au reste, Jésus ajoute lui-même l'explication, en continuant de parler au
nom de ses concitoyens : les grandes choses faites à Capharnaüm… S. Luc n'a mentionné nulle part encore
les miracles que Jésus avait accomplis à Capharnaüm : mais cette réflexion suppose qu'ils existaient,
éclatants et nombreux.