Luc 4, 29
Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas.
Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas.
Admirons, en
passant, la rapidité du récit : elle reproduit le caractère tragique des faits. La synagogue de Nazareth fut donc
témoin d'une scène affreuse. Deux ou trois voix poussent un cri de mort contre Jésus : toute l'assemblée se
rallie aussitôt à ce projet sanguinaire ; des mains brutales saisissent Notre-Seigneur. On a pourtant assez de
sang-froid pour ne pas exécuter sur place l'affreux attentat. Ces forcenés traînent leur victime hors de
l'enceinte sacrée, puis hors de la ville. Les voilà bientôt au sommet de la montagne sur laquelle leur ville était
bâtie. Le genre de supplice qu'ils veulent infliger à Jésus est maintenant manifeste : il était assez usité chez
tous les peuples d'alors, et l'histoire juive en contenait un terrible exemple. Cfr. 2 Paral. 25, 12. Les
gracieuses montagnes qui entourent Nazareth, en particulier le Djébel es-Sîch sur le versant duquel s'appuie
et s'étage la cité de Jésus, renferment plus d'un rocher à pic parfaitement approprié aux intentions homicides de la foule. Celui que l'on désigne au moins depuis l'époque des croisades sous le nom de « Mont de la
chute » présente un aspect grandiose et terrible. Voyez Schegg, Gedenkbuch einer Pilgerreise, t. 2, p. 131 et
ss. Sur la route qui y conduit, le pèlerin contemple avec émotion les ruines de l'église « del Tremore » bâtie
autrefois à l'endroit ou Marie serait accourue désolée en apprenant le sort qu'on réservait à son divin Fils. Il
est vrai que le « Mont de la chute » est situé à 3200 mètres de la ville, distance qui semble un peu longue vu
les circonstances. C'est pourquoi beaucoup de voyageurs lui substituent un rocher perpendiculaire, haut de 40
à 50 pieds, qu'on voit auprès de l’Église des Maronites, tout à fait sur les limites de Nazareth. Voyez Sepp,
Jerusalem u. das h. Land, t. 2, p. 88 ; Robinson, Palaestina, t. 3, p. 419 ; Stanley, Sinaï and Palestine, ch. 10.
A propos de ces exécutions sommaires que le fanatisme judaïque était si prompt à décréter et qu'un faux zèle
servait à justifier, comparez Act. 7, 56 et ss. 22, 22. C'était l'équivalent de la loi Lynch des Américains.
Le mont de la Précipitation ; c’est-à-dire la montagne sur laquelle les habitants de Nazareth conduisirent Notre-Seigneur, dans l’intention de l’en précipiter n’est pas identifiée d’une manière certaine. Le site traditionnel est au sud de la ville, à une heure de chemin. Il y a là un rocher qui aurait très bien pu servir aux mauvais desseins des compatriotes du Sauveur. Les Franciscains ont élevé une église en cet endroit. De là, on découvre la plaine d’Esdrelon.