Luc 4, 5

Alors le diable l’emmena plus haut et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre.

Alors le diable l’emmena plus haut et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre.
Louis-Claude Fillion
Seconde tentation vv. 5-8. Après avoir essayé de rendre Jésus simplement infidèle à Dieu, Satan le pousse à une apostasie complète. C'est ici qu'il existe, entre nos deux narrations parallèles, une grande divergence au point de vue de l'arrangement extérieur. S. Matthieu en effet ne place qu'en troisième lieu la tentation qui aurait été la seconde d'après S. Luc, et réciproquement. De quel côté se trouve la vraie suite des faits ? Tout porte à croire que c'est le premier évangéliste qui a le plus exactement suivi l'ordre historique, comme le pensaient déjà S. Ambroise et d'autres Pères. On le prouve par deux raisons principales, l'une intrinsèque, l'autre extrinsèque. 1° La tentation racontée au second rang par S. Luc a été justement appelée « la plus séduisante des trois » : c'est la plus forte de toutes manières ; c'est aussi celle que Jésus a repoussée avec le plus d'horreur (« retire-toi, Satan ! »). Il convenait donc qu'elle fût la dernière. 2° S. Luc se contente en cet endroit de juxtaposer les divers incidents, sans employer aucune des formules qui indiquent une succession strictement chronologique. S. Matthieu au contraire en emploi plusieurs, ce qui paraît montrer qu'il a l'intention de marquer un ordre réel. Voir Greswell, Dissertations, t. 2, p. 192 et ss. : On the Order of the Temptations. Parmi les exégètes récents nous n'en connaissons que trois (le P. Coleridge, MM. Reischl et Godet) qui préfèrent l'ordre suivi par S. Luc. - En un instant est un trait pittoresque, propre à S. Luc. Il prouve que la perspective en question ne fut pas déroulée peu à peu et successivement sous les yeux de Jésus, mais qu'elle lui fut présentée d'une manière instantanée, par une sorte de fantasmagorie diabolique.
Catéchisme de l'Église catholique
La doxologie finale " Car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la gloire et la puissance " reprend, par inclusion, les trois premières demandes à notre Père : la glorification de son Nom, la venue de son Règne et la puissance de sa Volonté salvifique. Mais cette reprise est alors sous forme d’adoration et d’action de grâces, comme dans la Liturgie céleste (cf. Ap 1, 6 ; 4, 11 ; 5, 13). Le prince de ce monde s’était attribué mensongèrement ces trois titres de royauté, de puissance et de gloire (cf. Lc 4, 5-6) ; le Christ, le Seigneur, les restitue à son Père et notre Père, jusqu’à ce qu’il lui remette le Royaume quand sera définitivement consommé le Mystère du salut et que Dieu sera tout en tous (cf. 1 Co 15, 24-28).