Luc 5, 10
et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »
et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »
Quelle douce et aimable réponse va s'échapper des lèvres divines du Messie ! Après avoir rassuré Simon par
un mot que nous lui entendrons souvent prononcer en semblable occasion, ne crains pas, il l'élève tout à
coup à une dignité sublime, en transformant l'humble pêcheur de Bethsaïda en un pêcheur d'hommes. La
tournure tu prendras désigne la permanence de l'action, et l'action, suivant toute la force du texte grec que la
Vulgate n'a traduit qu'imparfaitement, doit consister à « prendre vivants les hommes ». Quelle sublime
métaphore et quel beau rôle attribué à S. Pierre ! « Les instruments apostoliques sont bien les filets des
pêcheurs, qui ne détruisent pas les captures mais les conservent. Ils les retirent des profondeurs océaniques
pour les amener à la lumière; et ils conduisent dans les hauteurs ceux qui flottaient dans les enfers ». St
Ambroise. « Nouvelle méthode de pêcher assurément, écrit S. Jean Chrysost., Hom. In Matth. 4, 19, car les
pêcheurs tirent les poissons hors de l'eau pour leur donner la mort ; mais nous lançons nos filets dans l'eau et
ceux que nous prenons sont vivifiés ». S. Augustin établit à ce sujet un parallèle intéressant entre la chasse et
la pêche : « Pourquoi les apôtres n'ont-ils importuné, n'ont-ils contraint personne? Parce que le pêcheur lance
son filet dans la mer et en retire ce qui se présente (tout se passe donc avec douceur). Quant au chasseur, il
parcourt les forêts, scrute tous les buissons et ne précipite le gibier dans les rêts qu'en jetant partout la terreur
et l'épouvante. Qu'il n'aille pas de ce côté, qu'il n'aille pas de cet autre; pour cela venez ici, frappez là, jetez
l'alarme plus loin; qu'il ne s'échappe pas, qu'il ne prenne pas la fuite (tout se passe avec violence). ». De
l'utilité du Jeûne, ch. 9. Après la seconde pêche miraculeuse, Joan. 21, 16, Jésus, faisant usage d'une autre
figure pour exprimer le même rôle, dira au prince des Apôtres : Pais mes brebis, pais mes agneaux. Quoique
la promesse ce sont des hommes que tu prendras fût adressée directement à Simon-Pierre, elle retombait
d'une manière implicite sur ses compagnons, comme on le voit par les deux autres récits : « Je ferai de vous
des pêcheurs d'hommes ».