Luc 5, 8

A cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. »

A cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. »
Louis-Claude Fillion
D'un bout à l'autre de la narration, Simon-Pierre nous apparaît comme le héros principal. C'est lui qui a présidé aux opérations de la pêche, de même qu'il dirigera un jour la grande pêche mystique dans l'Église de Jésus ; c'est lui qui éprouve et manifeste la plus forte émotion ; c'est lui qui parle au nom de tous ; c'est à lui que Notre-Seigneur s'adressera d'une manière plus spéciale. - Il tomba aux pieds de Jésus… Trait graphique, qui dénote l'âme ardente de Simon. A cette génuflexion il ajouta une exclamation plein de foi et d'humilité. Isaïe, quand il fut admis dans son extase à contempler le céleste séjour, les anges et Jéhovah, s'écria, pénétré de sa profonde indignité : Malheur à moi, je suis perdu, parce que je suis un homme impur de lèvres, etc. (Is. 6, 5-9). C'est un sentiment semblable qui fait dire à S. Pierre : Retirez-vous de moi. Non qu'il désirât réellement éloigner de lui Notre-Seigneur ; mais le grand miracle dont il vient d'être témoin lui a révélé de plus en plus la puissance et la sainteté de Jésus ; or, il sent qu'il n'est pas digne de la société d'un homme uni à Dieu par des liens si étroits. Au fond, sa parole revient donc à celle du centurion : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit ». Aussi Jésus, bien loin de la prendre à la lettre comme il fit plus tard pour les avares Gadaréniens (8, 37), resserra-t-il au contraire les liens qui déjà l'unissaient à Simon-Pierre.
Catéchisme de l'Église catholique
Devant la présence attirante et mystérieuse de Dieu, l’homme découvre sa petitesse. Devant le buisson ardent, Moïse ôte ses sandales et se voile le visage (cf. Ex 3, 5-6) face à la Sainteté Divine. Devant la gloire du Dieu trois fois saint, Isaïe s’écrie : " Malheur à moi, je suis perdu ! Car je suis un homme aux lèvres impures " (Is 6, 5). Devant les signes divins que Jésus accomplit, Pierre s’écrie : " Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un pécheur " (Lc 5, 8). Mais parce que Dieu est saint, Il peut pardonner à l’homme qui se découvre pécheur devant lui : " Je ne donnerai pas cours à l’ardeur de ma colère (...) car je suis Dieu et non pas homme, au milieu de toi je suis le Saint " (Os 10, 9). L’apôtre Jean dira de même : " Devant Lui nous apaiseront notre cœur, si notre cœur venait à nous condamner, car Dieu est plus grand que notre cœur, et Il connaît tout " (1 Jn 3, 19-20).