Luc 9, 10
Quand les Apôtres revinrent, ils racontèrent à Jésus tout ce qu’ils avaient fait. Alors Jésus, les prenant avec lui, partit à l’écart, vers une ville appelée Bethsaïde.
Quand les Apôtres revinrent, ils racontèrent à Jésus tout ce qu’ils avaient fait. Alors Jésus, les prenant avec lui, partit à l’écart, vers une ville appelée Bethsaïde.
Après avoir ceint et revêtu ses disciples, comme les soldats de Dieu, d'une puissance divine et des enseignements de la sagesse le Sauveu r les envoie vers les Juifs, comme des docteurs et des médecins, et ils partent pour accomplir cette double mission: «Étant donc partis, ils parcouraient les villages, prêchant l'Évangile et guérissant partout»; ils annoncent l'Évangile en qualité de docteurs, et comme médecins, ils guérissent les malades, et prouvent par leurs miracles la vérité de leurs paroles.
Hérode n'apprit les miracles de Jésus que longtemps après que la renommée s'en était répandue, preuve de l'orgueil de ce tyran, qui s'était peu soucié de les connaître dès l'origine: «Cependant Hérode le tétrarque entendit parler de tout ce que faisait Jésus».
Les pécheurs, en effet, redoutent ce qu'ils connaissent comme ce qu'ils ignorent, ils ont peur de leur ombre. ils soupçonnent partout des embûches, et tremblent au moindre bruit. Telles sont les tristes suites du péché, il dévoile le coupable sans que personne le blâme ou le reprenne, il le condamne sans que personne l'accuse, et il le livre en proie à la crainte et à l'hésitation. L'Évangéliste nous indique les causes de cette crainte: «Et il ne savait que penser, parce que quelques-uns disaient», etc.
Hérode ayant donc appris les prodiges que Jésus opérait, dit: «J'ai fait couper la tête à Jean». Ce n'était point par ostentation qu'il évoquait ce souvenir, mais pour calmer ses alarmes, et rassurer son esprit troublé en se rappelant qu'il était l'auteur de la mort de Jean-Baptiste. Et comme il lui avait fait couper la tête, il ajoute: «Qui est donc celui-ci»,etc.
Cet Hérode était fils d'Hérode le Grand, qui fit périr les enfants de Bethléem, le premier était roi, le second était simplement tétrarque. Or, il voulait savoir ce qu'était le Christ: «Et il ne savait que penser».
Les Juifs espéraient une résurrection des morts, qui leur rendrait une vie toute charnelle de repas et de festins, tandis qu'après la résurrection, les hommes seront affranchis de toutes les actions propres à la chair.
Si c'est Jean-Baptiste qui est ressuscité des morts, en le voyant, il me sera facile de le reconnaître: «Et il cherchait à le voir».
Saint Luc, en suivant ici dans son récit le même ordre que saint Marc, ne nous oblige pas de croire que tel fut l'ordre rigoureux des faits. De même que saint Marc, il attribue aussi à d'autres, et non pas à Hérode lui-même, ces paroles: «Jean est ressuscité d'entre les morts»; mais comme il rapporte qu'Hérode ne savait que p enser, on peut admettre, ou bien qu'après ces incertitudes, il finit par ajouter foi au bruit qui se répandait, lorsqu'il dit lui-même à ses serviteurs, selon le récit de saint Matthieu: «C'est Jean-Baptiste, qui est ressuscité des morts», ou bien, il faut entendre ces paroles de saint Matthieu dans un sens dubitatif.
Combien de temps avait
duré leur absence ? Un jour seulement, d'après une singulière hypothèse de Wieseler. Mais le récit antérieur
de S. Luc (cfr. en particulier les verset 4-6) suppose que la mission avait embrassé un nombre assez
considérable de villes et de bourgades, et que les Apôtres avaient séjourné dans plusieurs d'entre elles, ce qui
demande un intervalle d'au moins quelques semaines. - Les prenant avec lui il se retira… Sur les deux motifs
simultanés de cette retraite, voyez l'Evang. selon S. Matthieu, p. 292. Nous apprenons dans les autres
rédactions que la première partie du trajet fut faite en barque. En combinant ce passage de S. Luc avec une
note subséquente de S. Marc (6, 45 ; voyez le commentaire), on est arrivé à la conclusion très légitime qu'il
existait alors deux Bethsaïda dans la Palestine du Nord. Celle que notre évangéliste mentionne actuellement
était bâtie sur une colline qui domine la plaine déserte d'El-Batîheh : il n'en reste plus que des ruines sans
nom. Cfr. Wilson and Warren, The Recovery of Jerusalem, p. 351-366 ; Baedeker's Palestina und Syrien,
1875, p. 386.