Luc 9, 23
Il leur disait à tous : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive.
Il leur disait à tous : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive.
Il disait aussi à tous : A ce moment, Jésus
n'était donc plus seul avec ses disciples (cfr. 18). « Appelant la foule avec ses disciples », lisons-nous dans le
second Évangile. - Qu'il porte sa croix : chacun sa croix personnelle, celle qui lui a été destinée par la divine
Providence. - Tous les jours : mot important, qui appartient en propre à la rédaction de S. Luc. L'abnégation
du chrétien ne doit pas se borner à quelques moments isolés de sa vie : il faut qu'elle soit quotidienne,
perpétuelle. La locution adverbiale chaque jour manque, il est vrai, dans d'assez nombreux manuscrits ;
toutefois sa présence dans les meilleurs témoins (A, B, K, L, M, Sinait., etc.), suffit pour garantir son
authenticité. S. Jérôme l'avait trouvée déjà dans « de très anciens exemplaires » (Ep. 16 ad Princip.), et l'on
ne comprendrait guère que ce fût une glose insérée dans le texte, dès lors que les deux autres évangélistes
n'ont rien de semblable. - Et qu'il me suive. Les chrétiens dignes de ce nom forment, à la suite de Jésus qui
ouvre la marche, une longue procession de crucifiés.
La conversion se réalise dans la vie quotidienne par des gestes de réconciliation, par le souci des pauvres, l’exercice et la défense de la justice et du droit (cf. Am 5, 24 ; Is 1, 17), par l’aveu des fautes aux frères, la correction fraternelle, la révision de vie, l’examen de conscience, la direction spirituelle, l’acceptation des souffrances, l’endurance de la persécution à cause de la justice. Prendre sa croix, chaque jour, et suivre Jésus est le chemin le plus sûr de la pénitence (cf. Lc 9, 23).
Par la vie morale, la foi devient « confession », non seulement devant Dieu, mais aussi devant les hommes : elle se fait témoignage. « Vous êtes la lumière du monde — a dit Jésus. Une ville ne se peut cacher, qui est sise au sommet d'un mont. Et l'on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais bien sur le lampadaire, où elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. Ainsi votre lumière doit-elle briller devant les hommes afin qu'ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux » (Mt 5, 14-16). Ces œuvres sont surtout celles de la charité (cf. Mt 25, 31-46) et de la liberté authentique qui se manifeste et vit par le don de soi. Jusqu'au don total de soi, comme l'a fait Jésus qui, sur la Croix, « a aimé l'Eglise et s'est livré pour elle » (Ep 5, 25). Le témoignage du Christ est source, modèle et appui pour le témoignage du disciple, appelé à prendre la même route : « Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix chaque jour, et qu'il me suive » (Lc 9, 23). La charité, selon les exigences du radicalisme évangélique, peut amener le croyant au témoignage suprême du martyre. Et cela, toujours en suivant l'exemple de Jésus qui meurt sur la Croix : « Cherchez à imiter Dieu, comme des enfants bien-aimés — écrit Paul aux chrétiens d'Ephè- se —, et suivez la voie de l'amour, à l'exemple du Christ qui nous a aimés et s'est livré pour nous, s'offrant à Dieu en sacrifice d'agréable odeur » (Ep 5, 1-2).