Luc 9, 50

Jésus lui répondit : « Ne l’en empêchez pas : qui n’est pas contre vous est pour vous. »

Jésus lui répondit : « Ne l’en empêchez pas : qui n’est pas contre vous est pour vous. »
Saint Ambroise
Mais pourquoi ne veut-il pas qu'on empêche ceux qui, par l'imposition des mains, ont le pouvoir de commander aux esprits immondes au nom de Jésus, tandis que dans l'Évangile de saint Matthieu, il leur dit: «Je ne vous connais point ?» Il n'y a ici aucune contradiction, nous devons seulement conclure de ces dernières paroles, que le Sauveur ne demande pas seulement aux clercs les oeuvres de leur ministère, mais des oeuvres de vertu; et que le nom de Jésus-Christ renferme une si grande puissance, qu'il la communique à ceux mêmes qui sont loin d'être saints, pour le bien de leurs frères, mais non pour l eur propre sanctification. Que personne donc ne s'attribue le mérite de la guérison spirituelle d'un homme, que la puissance du nom éternel de Dieu a délivré de ses crimes; ce n'est point votre mérite, mais la haine que Dieu porte au démon, qui est la cause de sa défaite.

Le Sauveur ne fait aucun reproche à Jean, parce qu'il agissait sous l'inspiration de son amour, mais il lui apprend à connaître la différence qui sépare les chrétiens faibles de ceux qui sont forts. Le Seigneur récompense ceux qui sont forts, mais il n'exclut pas pour cela ceux qui sont plus faibles: «Et Jésus lui dit: Ne l'en empêchez point, car celui qui n'est point contre vous, est pour vous». Oui, Seigneur, vous dites vrai, car Joseph et Nicodème étaient vos disciples cachés par crainte, et cependant ils ne vous refusèrent pas en son temps le témoignage de leur fidélité et de leur amour. Et toutefois, comme vous avez dit vous-même ailleurs: «Celui qui n'est pas avec moi, est contre moi; et celui qui ne recueille pas avec moi, dissipe» ( Lc 11, 23); daignez faire disparaître cette apparente contradiction. Quant à moi, je pense que celui qui considérera attentivement le divin scrutateur des coeurs, sera convaincu qu'il discerne les actions des hommes par l'intention qui les produit.
Saint Jean Chrysostome
En effet, lorsqu'il dit: «Celui qui n'est pas avec moi est contre moi», il veut faire connaître à ses disciples que le démon et les Juifs sont contre lui; mais ici, il veut leur apprendre que cet homme, qui chassait les démons au nom de Jésus-Christ, était en partie de leur côté.
Saint Cyrille d'Alexandrie
Comme s'il disait: A cause de vous qui aimez le Christ, il en est qui cherchent tout ce qui a rapport à sa gloire, et qui ont reçu la même grâce.
Saint Bède le Vénérable
Lorsque donc nous rencontrons des hérétiques et des mauvais catholiques, ce que nous devons détester et combattre en eux, ce ne sont pas les pratiques qui nous sont communes avec eux, et qui sont comme un lien d'unité qui les rattache encore à nous, mais la division contraire à la paix et à la vérité, qui les rend nos ennemis.
Saint Théophylacte d'Ohrid
Qu'elle est admirable la puissance de Jésus-Christ, et comme sa grâce opère par des hommes indignes qui ne sont pas ses disciples ! C'est ainsi que les prêtres produisent la sanctification dans les âmes, bien qu'ils n'aient pas eux-mêmes la grâce de la sainteté.
Louis-Claude Fillion
Leçon de tolérance, occasionnée par un petit problème moral que le disciple bien-aimé posa en cet instant même à Notre-Seigneur. S. Luc et S. Marc ont seuls raconté, d'une façon presque identique, ce précieux incident. Aussi aurons-nous bien peu de chose à ajouter aux explications données dans notre commentaire sur le second Évangile, p. 140 et 141. - Jean, prenant la parole. Il est vraisemblable que S. Jean avait joué le rôle principal dans la scène qu'il va brièvement exposer. Les mots en ton nom paraissent contenir la raison d'être de l'interrogation adressée à Jésus d'une manière si subite, au milieu de l'instruction qu'il avait commencée. Le divin Maître avait parlé de recevoir « en son nom » même les petits enfants, et voici que les apôtres s'étaient conduits avec sévérité envers un homme qui agissait en ce nom béni. - Nous l'en avons empêché. Nous trouvons dans les manuscrits B, L, Z, Sinait., la variante pittoresque « nous l'empêchions ». - Parce qu'il ne vous suit pas avec nous. Tel était le motif qui avait inspiré cette conduite des Douze. Les seuls disciples habituels du Christ, pensaient-ils, devaient jouir du privilège en question ; il ne pouvait être permis au premier venu de se l'approprier. - Ne l'en empêchez pas, répond Jésus ; puis, à son tour, il motive sa décision en opposant au « il ne vous suit pas » cette profonde parole : Qui n'est pas contre vous… Comme dans S. Marc, la Recepta porte « nous, avec nous » ; mais la leçon que favorisent, outre la Vulgate, les manuscrits B, C, D, K, L, M, Z, les versions syr. et italique, est selon toute probabilité la véritable.